Après l’échec des convocations pour une prétendue ‘mise au travail’, la Sipo-SD procède à des actions de masse, souvent nocturnes, pendant lesquelles plusieurs centaines de Juifs sont arrêtés. Tout un quartier est fermé, les Juifs sont traqués dans chaque rue, chaque maison, chaque étage. Anvers est particulièrement visée : trois grandes rafles (15-16 août, 28-29 août et 11-12 septembre 1942) sont menées par des nazis assistés d’éléments flamands pronazis. La police anversoise participe aux trois rafles. À Bruxelles, la Sipo-SD, recourant uniquement aux polices allemandes ne peut orchestrer qu’une seule rafle, dans la nuit du 3 au 4 septembre 1942. Dans le nord de la France, la gendarmerie française fournit plus de 500 Juifs à la caserne Dossin. Anvers est encore visée du 22 au 25 septembre: les Juifs sont piégés par Félix Lauterborn assisté d’une dizaine de SS flamands.
Au total, ces arrestations massives permettent la déportation de plus de 4.300 Juifs à Auschwitz-Birkenau. Les arrestations d’enfants, de vieillards, de malades, font craindre le pire : il ne s’agit pas d’une mise au travail. La violence des rafles et le climat d’insécurité en poussent beaucoup à se réfugier dans la clandestinité.
Bracha Altman-Rothschild, Juive bruxelloise : « J'ai été réveillée par des cris » (Jours de guerre, 29/09/1992, RTBF)
Saerens, Lieven. Vreemdelingen in een wereldstad: een geschiedenis van Antwerpen en zijn joodse bevolking (1880-1944). Tielt: Lannoo, 2000.
Steinberg, Maxime.Les cent jours de la déportation — 1940-1942. Vol. 2- L'étoile et le Fusil. Bruxelles: Éd. Vie ouvrière, 1983, pp. 111-129.
Van Goethem,Herman. In de spiegel van politieverslagen. De Antwerpse Jodenrazzia van 15-16 augustus 1942, in : Handelingen van de Koninklijke Commissie voor Geschiedenis, nr. 175, 2009, p. 509-540.