Belgique en guerre / Personnalités

Rummens Gustaaf

Thème - Résistance

Auteur : Cuykens Vastert (Institution : UAntwerpen)

Commissaire de police à Boom, Gustaaf Rummens (1891-1973) a contribué à la création de la branche locale des Milices patriotiques du Front de l'indépendance. C’est une figure centrale de la résistance locale, travaillant avec divers services de renseignement et mouvements de résistance, fondant son propre journal clandestin Ter Bevrijding et occupant une position de premier plan lors de la libération de la commune.

Un esprit de résistance inspiré de la Première Guerre mondiale

Rummens a fait partie de la 5e artillerie à cheval pendant la Première Guerre mondiale et a des liens avec l'armée britannique. Lors de l'offensive de septembre 1918 à Nieuport, il fait partie de la Brigade volante. Après la guerre, il a occupé divers postes dans le monde judiciaire. En 1929, il est nommé commissaire de police à Boom.

Ces expériences de la Première Guerre mondiale sont à la base de la résistance précoce de Gustaaf Rummens. Dès en août 1940, peu après le début de l'occupation, il décide de combattre l’occupant.  Il motive son engagement en ces termes : "En tant qu'ancien combattant de 1914-1918, j'ai eu l'impression en 1940 que nous n'avions pas encore terminé notre travail et que c’était l'occasion de régler leur compte aux Allemands."

Ses premiers actes de résistance se déroulent principalement dans les forces de police. Lors d’un discours prononcé le 1er janvier 1941, il évoque le sens du devoir, des propos qui se sont avérés efficaces : neuf officiers participeront plus tard à la résistance, ce qui représente environ 60 % des forces de l'ordre de Boom à l'époque. Rummens a également commencé à recruter des membres de sa famille, comme son épouse Paula Toremans. Il a également prospecté dans son cercle d'amis plutôt de tendance libérale mais toujours avec prudence. Finalement, son groupe de résistance compte environ 75 membres et rallie les Milices patriotiques. Au niveau national, ces dernières sont plutôt orientées à gauche, mais à Boom, seul un nombre restreint d'entre eux sont véritablement socialistes.

Gustaaf Rummens
Droits d'auteur : Rechten voorbehouden
Légende d'origine : Photo de "Boom tussen de twee Wereldoorlogen" de Alex Vinck (Edition personnelle, 1975, p.61)
Légende Web : Gustaaf Rummens

Ter Bevrijding et autres actes de résistance

Les actes de résistance de Rummens sont multiples : il aide des partisans, des résistants qui se cachent ainsi que des réfractaires. Il coordonne le transport et la distribution d'armes et de munitions, établit des listes noires et organise le dynamitage de la ligne de chemin de fer Boom-Kontich et Boom-Niel-Hemiksem ainsi que d'une cimenterie à Niel. Grâce à sa position de commissaire de police, Rummens est à la source de toutes sortes de renseignements sinon très difficiles à obtenir. De plus, de par sa position, il a accès à un large réseau et peut agir comme un véritable pivot entre les différentes organisations de résistance présentes sur le plan local.

De 1943 à la libération, Rummens a également réalisé à lui seul son propre journal clandestin, Ter Bevrijding. Il le fait sous les pseudonymes de Van Durme et Van Overpelt, deux noms que les occupants allemands recherchent en vain. Chaque mois, le journal aurait eu un tirage entre 1 000 et 1 200 exemplaires et distribué dans toute la région de Rupel. 

Boom libérée

En 1944, le bourgmestre de Boom, Frans Holsters, est arrêté. Les forces d'occupation croient qu’il est le cerveau de la résistance locale. Pour prouver que la direction du mouvement est intacte, Rummens intensifie dès lors les différentes activités de résistance. 

Tout culmine lors de la libération de Boom. En tant que chef de ses Milices patriotiques, Gustaaf Rummens, est conscient de la position stratégique de Boom sur la route d'Anvers. Après que les premiers chars anglais aient atteint la commune par une déviation grâce à l'aide de Robert Vekemans, Rummens et ses membres aident à libérer les ponts sur le Rupel. Après la libération de Boom, Rummens et ses troupes poursquivent leur route, d'abord vers la centrale électrique Interescaut à Schelle, puis vers le canal Albert à Anvers. Rummens est reconnu pour ses actions par le Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force. Il reçoit également une lettre de distinction des gouvernements britannique et belge. En 1948, il démissionne de manière anticipée de son poste de commissaire de police.

Gustaaf Rummens
Institution : Dienst Archief Oorlogsslachtoffers
Collection : Dossier Weerstanders door de Sluikpers Rummens Gustavus, 611360
Gustaaf Rummens
Institution : Dienst Archief Oorlogsslachtoffers
Collection : Dossier Weerstanders door de Sluikpers Rummens Gustavus, 611360
Légende Web :

Bibliographie

Van de Velde Marc, De bruggen van Boom : kroniek van de oorlogsjaren 1939-1945 : oorlog, bezetting, collaboratie, verzet en bevrijding in de gemeente Boom als ook de belangrijkste oorlogsfeiten in de Rupelstreek en Klein-Brabant, Boom: Studiecentrum voor Oorlogsgeschiedenis, 1994.

Vinck Alex, Boom tussen de twee Wereldoorlogen, Eigen uitgave, 1975.

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Pour citer cette page
Rummens Gustaaf
Auteur : Cuykens Vastert (Institution : UAntwerpen)
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