Carrière
La carrière politique de Léon Degrelle durant l’Occupation allemande pourrait se résumer en une aventure personnelle destinée à gagner le soutien des autorités du Troisième Reich. Son objectif premier est d’exercer le pouvoir politique en Wallonie, mais aussi en Belgique, voire même de recréer l’Etat bourguignon sous une forme nouvelle.
Triple échec
Cette aventure se solde par un triple échec. Tout d’abord, celui d’une vision politique que le Troisième Reich, de plus en plus radicalisé, n’a pas voulu soutenir. C’est aussi l’échec de son mouvement politique, Rex, qui n’a jamais réussi à rallier les masses francophones à la cause de la collaboration. Et, enfin, c’est l’échec personnel de Degrelle. Sa quête de plus en plus désespérée du pouvoir l’a conduit de la Belgique sur le front de l’Est, puis à Berlin lors de la phase finale du Troisième Reich. Condamné à mort par contumace par le Conseil de guerre de Bruxelles en décembre 1944, il s’exile en Espagne, où il est décédé en 1994.
Heil Hitler
Ces échecs n’ont sans doute pas été clairement perçus par ses partisans durant l’Occupation, voire par Degrelle lui-même. Sa confiance en ses capacités politiques propres et en sa destinée singulière l’a aveuglé.
En mai 1940, comme des milliers d’autres, Degrelle est arrêté comme suspect par les autorités belges puis transféré en France, avant de regagner Bruxelles dès le mois de juillet. Il prend immédiatement une série d’initiatives politiques énergiques pour gagner le soutien de l’Allemagne (et des élites belges). Cette politique atteint son paroxysme avec un article intitulé Heil Hitler, paru le 1er janvier 1941, dans le journal rexiste Le Pays Réel. Les autorités allemandes de Bruxelles restent cependant de marbre face à ses efforts de séduction.
Léon Degrelle, Chef de Rex : « Heil Hitler, Il fallait le dire à ce moment-là » (Jours de guerre, 25/01/1991, RTBF)
A l’Est
En juin 1941, il réagit à l’attaque militaire allemande contre l’URSS en proposant de créer sa propre unité de volontaires, la Légion Wallonie. Degrelle lui-même participe aux combats sur le front russe avec une certaine détermination. Ses bons états de service lui valent des décorations militaires, et même une rencontre avec Hitler.
Léon Degrelle, Chef du parti rexiste : « Hitler m’a dit : si j'avais un fils, j'aurais voulu qu'il soit comme vous » (Jours de guerre, 29/03/1994, RTBF)
Pourtant, malgré ses efforts constants – notamment en n’hésitant pas à présenter les Wallons comme une race germanique –, il n’arrivera jamais à obtenir un soutien politique décisif de la part des nazis, et plus particulièrement de la SS.