Septembre 1944. A l’approche de la Libération, quelque 5000 « collaborateurs » francophones, dont leur « Chef » Léon Degrelle, fuient en Allemagne. Trouvant refuge dans le Gau de Hanovre, ils espèrent revenir en Belgique à l’issue d’une contre-offensive victorieuse de la Wehrmacht.
Degrelle, Volksführer der Wallonen
Le 16 décembre, la Wehmacht se lance à l’offensive à travers l’Ardenne enneigée. Degrelle, reconnu le 23 novembre Volksführer der Wallonen, et quelques éléments de la 28 SS-Division « Wallonien » prennent, à la veille de Noël, la direction de la Belgique à la suite de la 6. SS-Panzerarmee de Dietrich, persuadés que Liège, Huy et Namur sont déjà repris par les Allemands. Au même moment, 200 cadres du parti se réunissent à Gummersbach pour se partager les postes à responsabilités dans Bruxelles « libérée ». Mais ils ne tardent pas à déchanter : la vallée de la Meuse n’est même pas atteinte par la Wehrmacht, la résistance alliée étant plus forte que prévu
Le "gouvernement fantoche" de Limerlé
Dès lors, Degrelle et ses derniers fidèles vont errer aux confins du Luxembourg, de Steinbach à Limerlé où il s’installe avec son état-major le 2 janvier 1945. Ils y resteront huit jours. Degrelle s’agite beaucoup pour se donner l’illusion du pouvoir. Le « Chef de Rex », reçoit ses futurs « ministres », s’attelle à la rédaction d’un Mémorandum en 13 points affirmant l’appartenance de la Wallonie et de la Flandre au Reich germanique. Il ordonne par ailleurs l’arrestation du bourgmestre de La Roche, le baron Orban de Xivry pour avoir persécuté les siens à la Libération. Le maieur sauvera sa vie, mais il n’en ira pas de même pour les quatre frères Léonard, jeunes résistants arrêtés par les nazis et que Degrelle s’était engagé à prendre sous sa protection : ils seront abattus un peu plus tard… Quel rôle le chef de Rex a-t-il exactement joué ? Les corps ne seront retrouvés que deux mois plus tard.
Pressé par les Américains, encombrant les Allemands de sa présence, Degrelle et sa troupe quitteront pour de bon le territoire belge le 10 janvier 1945, au petit matin. La justice belge l’a déjà condamné à mort le 27 décembre 1944 mais il échappe à son sort, se réfugiant en Espagne franquiste.
Du « gouvernement de Limerlé », il n’est rien resté, sinon à Gouvy le monument élevé aux frères Léonard, à deux pas de la frontière grand’ducale…
Bibliographie
En partenariat avec Liberation Route Europe, Degrelle et le « gouvernement de Limerlé »