Sur les bords de la Warche, la petite ville de Malmedy, autrefois chef-lieu d’une minuscule principauté abbatiale était surtout réputée pour ses tanneries et ses usines de pâte à papier. Ballottée de l’Allemagne à la Belgique et de la Belgique à l’Allemagne de 1919 à 1940, elle avait traversé la guerre sans trop de dommages. ..
Bombardée à trois reprises !
Mais il en ira tout autrement à l’approche de la Noël 1944. Constamment tenue par des soldats de la 7ème division blindée U.S. et de la 30ème division d’infanterie U.S., la villette est frôlée le 17 décembre par l’envahisseur sans que celui-ci y pénètre jamais. Mais celui-ci, à moins de deux kms de la ville, à Baugnez, y liquide plusieurs dizaines de prisonniers de guerre américains. La nouvelle connue, les médias anglo-saxons s’empressent de parler du « Massacre de Malmedy ». La situation sur le front restant fluide, l’état-major U.S. est persuadé que la petite ville est perdue. Et à trois reprises, les 23, 24 et 25 décembre, Malmedy se voit attaquée par des groupes de bombardement de l’ U.S.A.A.F.. D’abord 6 B-26 « Marauder » puis, le 24, vers 14 H 30, 12 B-24 « Liberator ». Le troisième raid, le jour de Noël, s’interrompt lorsque les pilotes remarquent au sol de grands panneaux orange , indiquant la présence de troupes américaines. C’est bien tard, et c’est trop tard !
Des destructions et des pertes…inutiles !
La place Albert Ier, la place de Rome et le Chemin-Rue, dans l’hyper-centre ont été frappés dès le premier jour. Les destructions se sont accumulées, et les incendies se sont multipliés. L’attaque du 24 décembre a encore activé les foyers d’incendie tandis que celle du 25 a touché la rue et la place du Parc, ainsi que la vieille rue des Arsilliers… Sur les 1600 maisons que comptait la cité de la Warche, la moitié est totalement détruite ou inhabitable. Il y a parmi la population plusieurs centaines de blessés et pas moins de 202 morts, dont plusieurs dizaines de réfugiés ayant fui l’avancée allemande. Comble de l’absurde : au moins une centaine de G.I.’s ont également perdu la vie alors que l’envahisseur est toujours resté à distance de Malmedy, malgré les tentatives d’Otto Skorzeny, le 21 décembre…
Bibliographie
- Laurent GOTTI, Malmedy, décembre 1944. Un Noël en enfer, dans De l’Occident médiéval à l’Europe contemporaine. Dix années d’activité de Malmedy-Art et Histoire, Malmedy, 1997, pp.209-228.
- Henri BERNARD—Roger GHEYSENS, La bataille d’Ardenne. L’ultime Blitzkrieg de Hitler, Paris-Gembloux, Duculot, 1984.
- En partenariat avec Liberation Route Europe, Le bombardement de Malmedy