Belgique en guerre / Articles

Bataille des Ardennes - 26 décembre 1944 - La poche de Saint-Vith

Thème - Histoire militaire

Auteur : Colignon Alain (Institution : CegeSoma/Archives de l'État)

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A côté d’Eupen et de Malmedy, Saint-Vith passait à raison pour la plus modeste entité urbaine des « Cantons de l’Est » : à la veille de la guerre, elle compte à peine 2.800 habitants, presque tous germanophones. En décembre 1944, elle entre dans l’histoire. La ville va en effet être complètement détruite…

Une résistance non prévue…

Pour les Allemands, sa prise doit s’effectuer rapidement et sans problème, au deuxième jour de l’Offensive. La gare doit servir à ravitailler en carburant les unités de la 6ème SS-Panzerarmee en route vers la Meuse. C’était sous-estimer la rapidité des réactions alliée, et la résistance U.S . sur le hauteurs d’Elsenborn. Rameutée en catastrophe du Limbourg hollandais, la 7ème division blindée américaine du général Robert W. Hasbrouck parvient à rallier en 24 heures la région de Saint-Vith/Vielsalm, soutenant une 106ème division d’infanterie U.S. mal en point et empêchant de justesse la conquête de ces deux petites entités par les nazis. Avec ces renforts, les G.I.’S parviennent à s’accrocher sur le terrain pendant six jours, détournant vers eux le 2ème SS-Panzerkorps qui aurait dû foncer vers le fleuve…Au bout du compte, quelque 20.000 Américains tiennent tête jusqu’au 22 décembre à pas moins de 87.000 Allemands, et ils parviendront à se retirer en bon ordre, vers les hauts-plateaux ardennais. Une seconde occupation commence pour Saint-Vith.

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Institution : Cegesoma/Archives de l'Etat
Légende d'origine : Soldats américains dans les ruines de la petite ville de St. Vith

Une cité broyée…

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Institution : CegeSoma/Archives de l’Etat
Collection : Fonds de Reconstruction
Légende d'origine : Ruines et désolation dans toute la ville.


Le retour allemand vaut à la petite cité de connaître un véritable calvaire. Nœud de communications important, elle est attaquée à plusieurs reprises par l’ U.S.A.A.F., notamment les 25 et 26 décembre. Et comme les unités alliées ne sont pas bien loin, l’artillerie ne tarde guère à entrer en action, semant mort et confusion, surtout vers la mi-janvier 1945, lors de la contre-offensive finale…Le 23 de ce mois, les hommes de la 7th Armoured Division auront l’honneur de réoccuper les lieux qu’ils avaient si vaillamment défendus un mois plus tôt. Mais ils ne délivrent qu’un champ de ruines : Saint-Vith est anéantie à 95%, il y a plusieurs centaines de morts et seuls quelques dizaines d’habitants sont restés sur place pour accueillir les vainqueurs…Saint-Vith est devenue « « la ville la plus meurtrie de Belgique » et même si l’Histoire a surtout retenu la destinée de Bastogne …

Bibliographie

Maurice DELEVAL, Saint-Vith au cours de l’ultime Blitzkrieg d’Hitler, Vielsalm, J.A.C., 1984.

Maurice DELEVAL, La bataille des Ardennes ; G.I. Joe plaide non coupable !, Bruxelles, Imprimerie médicale et scientifique, 1958.

Pierre GOSSET, La poche de Saint-Vith. Victoire défensive des blindés américains, dans Jours de Guerre, n°21 de 2001, pp. 99-103.

En partenariat avec Liberation Route Europe, La poche de Saint-Vith

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Bataille des Ardennes - 26 décembre 1944 - La poche de Saint-Vith
Auteur : Colignon Alain (Institution : CegeSoma/Archives de l'État)
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