Une solide formation
Distributeur du journal clandestin La Libre Belgique en 1917, il entre à l’armée comme volontaire en décembre 1918. Les longues études menées en matière de génie lui permettent de gravir les échelons de la hiérarchie et d’enseigner la géographie à l’École de guerre à partir de 1935. De juin 1939 à mai 1940, il dirige les travaux d’aménagement de la ligne de défense Koningshooikt-Wavre, censée protéger le centre et l’ouest du pays d’une invasion allemande.

Droits d'auteur : CegeSoma
Légende d'origine : La Libre Belgique clandestine 1917
Pionnier de la Résistance

Légende d'origine : Henri Bernard, 1945
Revenu de France, où il avait assuré le repli de ses unités, le 30 septembre 1940, il entre rapidement en contact avec les fondateurs du mouvement de résistance armée « la Légion belge ». A l’automne 1940, il lance le service de renseignement militaire Luc avec Georges Leclercq et André Cauvin. Parvenu avec ses amis à étendre la structure à toute la Belgique et à faire parvenir les données récoltées à Londres, il est menacé d’arrestation et contraint, en décembre 1941, de quitter le pays.
À Londres, un rôle dirigeant, puis la disgrâce
Arrivé à Londres en mars 1942, il est nommé le 9 avril chef de la 2e section du ministère de la Défense nationale, en charge de la résistance armée en Belgique occupée. Estimé trop favorable à la Légion belge soupçonnée par le gouvernement de menées royalistes, il est rétrogradé au rang d’adjoint en novembre 1942, puis quitte la 2e section en mai 1943.
Le brillant professeur et historien
Rentré en Belgique le 10 septembre 1944, il devient chef d’état-major de la Mission militaire belge auprès du Commandement supérieur interallié, avant de combattre en Allemagne. Professeur à l’École royale militaire depuis 1946, il y rénove l’enseignement de l’histoire militaire en la dégageant des faits et en la replaçant dans le contexte général. Auteur d’une vingtaine d’ouvrages historiques, il livre plusieurs études sur la Résistance en Europe et en Belgique. Sa synthèse La Résistance 1940-1945, publiée en 1969, a longtemps constitué la référence en la matière pour le pays.
Bibliographie
Thomas Émile, « Henri Bernard », in : Nouvelle Biographie nationale, Bruxelles : Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, t. 3, 1994, p. 25-29.