Débats

Vers un meilleur accès aux collections photographiques du CegeSoma. Retour sur expérience après notre premier éditathon

Auteur : Roberti-Lintermans Margaux (Institution : UCL)

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Margaux Roberti-Lindemans

Titulaire d'un master en Histoire de l'Université Catholique de Louvain, d'un master complémentaire en socio-anthropologie et en communication et d'un diplôme interuniversitaire en études de genre.

Le 25 avril dernier, le CegeSoma organisait un premier éditathon. L’objectif ? Mutualiser les connaissances pour permettre une meilleure identification de nos collections photographiques et donc, à terme, un meilleur accès et une meilleure valorisation. Etaient au cœur de cette initiative les collections photographiques relatives à Bruxelles en temps de guerre, soit un ensemble extrêmement riche et varié issu de collections d’agences de presse, de particuliers voire de photographes et d’institutions. Ce premier éditathon s’inscrit dans le cadre de la promotion de la plateforme UGESCROWD (http://tw06v074.ugent.be/) que nous souhaitons faire connaître à un plus large public. Son but ? Améliorer la qualité de nos métadonnées par une approche participative.  D’où ce premier éditathon. D’autres suivront !

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Légende d'origine : La plateforme Ugescrowd permet de reconnaître des lieux, à partir de technologies avancées de reconnaissance visuelle et de traitement automatique du langage, et de les visualiser actuellement sur Google Street View.

Un éditathon sur Bruxelles en temps de guerre

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Légende d'origine : Participants à l’éditathon organisé par le CegeSoma au CIVA le 25 avril 2019.

Le CegeSoma a organisé sa première activité de crowdsourcing sous la forme d’un éditathon sur Bruxelles en temps de guerre (1940-1945). De quoi s’agit-il ? D’une soirée participative, contributive durant laquelle tout un chacun est invité à apporter ses connaissances afin d’enrichir un maximum de données en un laps de temps limité. Au préalable, le centre avait invité trois experts étrangers ayant travaillé sur des programmes similaires afin de partager ses questionnements et réflexions. Ad Pollé (Europeana 14-18), Florence Clavaud (Testaments de Poilus) et Patrick Peccatte (PhotosNormandie) sont venus présenter leurs projets respectifs et ont ainsi nourri la réflexion sur les enjeux et pratiques du crowdsourcing appliqué au secteur culturel.

Chacune des présentations nous a éclairés sur les atouts du crowdsourcing et sur les difficultés rencontrées. Europeana s’investit à une échelle européenne dans la récolte d’archives et dans la retranscription d’ouvrages et de documents, en faisant notamment appel ponctuellement à des groupes d’utilisateurs variés et sélectionnés selon leurs centres d’intérêt. Quant au projet de retranscription de testaments de soldats de 14-18 présenté par Florence Clavaud, il s’appuie principalement sur des équipes de bénévoles préexistantes. C’est le projet Photos Normandie présenté par Patrick Peccatte qui se rapproche de notre projet tant par le type d’archives privilégié que par la thématique. Ces trois projets s’inscrivent dans un temps long et leurs initiateurs peuvent seulement en mesurer les bénéfices après plusieurs années.

Des utilisateurs comme partenaires privilégiés

Les retombées de l’organisation de cet éditathon sont multiples pour le CegeSoma et ses partenaires. L’événement a non seulement permis d’améliorer la qualité des données associées aux archives photographiques du CegeSoma sur Bruxelles en temps de guerre mais également d’entraîner le programme de reconnaissance visuelle et textuelle afin d’en améliorer les fonctionnalités. Par ailleurs, l’organisation de deux sessions complémentaires a permis de réfléchir sur la façon d’associer le public à la valorisation des archives et sur la manière de créer des ponts entre les chercheurs et la société civile. Il est en effet primordial d’assurer auprès des différents publics une action de médiation sur le rôle des chercheurs et des archivistes. Enfin, l’éditathon nous a permis de confirmer l’idée que le public se tourne de plus en plus vers des outils numériques dans le secteur culturel. Ces (nouveaux) utilisateurs pourraient à long terme devenir des partenaires privilégiés des institutions à condition de mettre en place un accompagnement adapté. Un autre défi est de créer des communautés d’individus rassemblés autour d’un intérêt commun. A l’instar de BelgiumWWII, UGESCROWD se veut un outil numérique accessible à tous. Son objectif est de contribuer au développement de la recherche en histoire et de donner un meilleur accès aux collections numérisées.  L’objectif des partenaires du projet UGESCO est de pouvoir améliorer la plateforme dans les prochains mois afin que celle-ci réponde pleinement aux attentes des utilisateurs. Si cette dernière a été créée de la manière la plus intuitive possible, les premiers retours d’utilisateurs nous montre qu’il est indispensable d’assurer un minimum d’accompagnement, en particulier pour une première utilisation. Notre proposition est dès lors de vous guider pas à pas dans la découverte de l’outil par l’intermédiaire d’un manuel d’utilisation (http://www.cegesoma.be/docs/images/stories/ceges/Projets_en_cours/Mode_d_emploi_plateforme_Ugescrowd_fr.pdf)

Le projet UGESCO et sa plateforme UGESCROWD

Plus largement, cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet UGESCO (Upscaling the Geo-temporal Enrichment, exploration and exploitation of Scientific Collections). Un des objectifs du projet est précisément de contribuer au développement des métadonnées des collections photographiques du CegeSoma.  Bien qu’extrêmement riches, ces collections ne sont en effet pas exploitées à leur juste valeur. Le projet entend contribuer à combler les lacunes en se concentrant sur les données spatio-temporelles. C’est dans ce cadre que le CegeSoma a été associé au développement d’une plateforme de crowdsourcing destinée à la validation et l’amélioration des métadonnées générées. Coordonné par le département ELIS de l’université de Gand, avec la participation du département STIC de l’ULB, de la Faculté des Lettres de la KULeuven et du département de géographie de l’Université de Gand, les collections photographiques du CegeSoma ont servi d’étude de cas. A partir de technologies avancées de reconnaissance visuelle et de traitement automatique du langage, la plateforme UGESCROWD permet de reconnaître les lieux, les dates et le contenu de nombreuses photos. Fonctionnant sur le principe du machine learning, les algorithmes à la base de l’outil nécessitent plusieurs heures d’entraînement avant de pouvoir donner des informations fiables. A suivre donc !

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Vers un meilleur accès aux collections photographiques du CegeSoma. Retour sur expérience après notre premier éditathon
Auteur : Roberti-Lintermans Margaux (Institution : UCL)
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