Bataille des Ardennes - 16 décembre 1944 - Opération Greif

Le 22 octobre 1944, en son « Q.G. » de Rastenburg, Hitler reçoit un de ses fidèles qui est de surcroît l’homme de tous les « coups durs » : l’ Obersturmbannführer Otto Skorzeny. Il lui donne pour mission de constituer une unité spéciale pour opérer des reconnaissances loin à l’intérieur des lignes U.S.

Il s’agit, tout en y jetant le trouble, surtout de s’emparer des ponts sur la Meuse entre Namur et Liège, afin d’y permettre le passage de la 6e SS-Panzerarmee. Il est entendu que les hommes de cette unité porteront des uniformes américains et circuleront dans des véhicules américains…

Très rapidement, 600 volontaires sont recrutés et dirigés sur Friedenthal pour former la SS-Jagdverbände 600. En théorie, tous doivent avoir une bonne connaissance de l’anglais pratiqué outre-Atlantique, y compris dans les expressions dialectales ou argotiques (mais ce ne sera pas toujours le cas) et ils ne doivent pas avoir « froid aux yeux »…Cette troupe se voit renforcée par des éléments venant de la Luftwaffe puis de la Wehrmacht jusqu’à atteindre 2000 membres mais le temps manque pour compléter l’entraînement, et le matériel fait défaut. C’est à peine si on peut donner à l’unité 8 chars et 20 camions U.S. en état de rouler. N’empêche, l’ensemble se structure en trois groupes de combat tandis que se constituent 8 équipes de trois ou quatre hommes montés sur « Jeep ».

Rapidement, les groupes de combat formés par Skorzeny peinent à démarrer. Dans le secteur de Losheim, tout au nord, ils piétinent dans un embouteillage monstre. Ils sont ensuite redéployés un peu plus au sud mais ils ne parviennent pas à prendre Malmedy vigoureusement défendue par la 30ème division d’infanterie U.S. Mais les équipes se déplaçant avec des « Jeeps » réussissent globalement leur mission d’infiltration, semant une pagaille gigantesque à l’arrière des lignes américaines et jetant le trouble jusqu’au « G.Q.G. » de Versailles, où l’on a cru Eisenhower menacé. Plusieurs de ces petites unités atteignent la Meuse, l’une d’entre elles venant exploser sur une mine aux portes de Dinant, à hauteur du « Rocher Bayard ».

Stratégiquement parlant, le « Griffon » (« Greif ») n’a pas pu atteindre ses objectifs, mais l’espace d’une semaine, il aura remporté une jolie guerre psychologique au prix de peu de pertes… et assuré la gloire posthume d’Otto Skorzeny au regard du public U.S.