Gouverneur de la Société générale de Belgique et directeur du comité qui porte son nom. Pendant l'Occupation, ce comité se comporte comme un véritable gouvernement de l’ombre sur le plan économique et financier.
En 1940, la Société Générale est le plus puissant holding belge. Elle contrôle 40% de l'industrie, principalement l'industrie lourde (charbon, acier, constructions métalliques). Galopin commence sa carrière à la Fabrique Nationale de Herstal (FN), la célèbre fabrique d'armement . Il gravit un à un tous les échelons de la Société générale pour en devenir le gouverneur en 1935.
Pour l'occupant, Galopin est un interlocuteur clé. En effet, dans les limites de la doctrine qui porte son nom, il ne s'oppose pas à la production au bénéfice de l'Allemagne. Il refuse toutefois l'intégration de l'économie belge dans un grand espace économique allemand (Grossraumwirtschaft).Cette politique aurait des conséquences désastreuses pour l'industrie lourde belge, qui vit du libre-échange et de bas prix. Il s'oppose aux plans allemands visant à supprimer la frontière douanière entre la Belgique et l'Allemagne. Finalement, les tentatives d'instituer une politique de prises de participation (Kapitalverflechtung) n'auront qu'un succès mitigé en raison de l'attitude de Galopin qui, par principe, n'en veut pas.
Sur le plan intellectuel et politique, Galopin est la personnalité clé de la doctrine qui porte son nom. C'est au sein de ce comité que sont définies de commun accord les lignes directrices de la politique économico-financière et ce, surtout durant les premières années de l'Occupation. Dès 1941, le comité Galopin finance deux groupes chargés d'élaborer des plans pour la reconstruction économique et sociale. Galopin défend une vision résolument libérale et néoclassique et plaide pour la mise en œuvre d’une politique de paix sociale sur le long terme pour l’après-guerre.
Un commando de la Duits-Vlaamse Arbeidsgemeenschap (DeVlag), une organisation de collaboration, est responsable de son assassinat le 28 février 1944. Pour les extrémistes de la collaboration flamande, il incarne le patriotisme et le belgicisme antinazi.
Luyten, Dirk. Ideologie En Praktijk van Het Corporatisme Tijdens de Tweede Wereldoorlog in België. Brussel: VUB Press, 1997.
Van den Wijngaert, Mark. Nood Breekt Wet: Economische Collaboratie of Accommodatie: Het Beleid van Alexandre Galopin, Gouverneur van de Société Générale Tijdens de Duitse Bezetting (1940-1944). Tielt: Lannoo, 1990.