Ancien journaliste devenu responsable du service d’information de la Brufina, le holding de la Banque de Bruxelles, Fernand Kerkhofs (1890-1947) garde, à la veille du conflit, de nombreux liens avec la Grande-Bretagne où il a travaillé pour l’effort de guerre allié en 1914-1918. Aussi, dès septembre 1939, il transmet des renseignements politiques, économiques et financiers aux futurs alliés britanniques.
Au lendemain de l’invasion du pays, il fonde le service de renseignement Zéro, spécialisé dans la récolte d’informations économiques et politiques, auquel 3.000 personnes participeront. Il met aussi sur pied une filière d’évasion vers la Grande-Bretagne pour les soldats britanniques bloqués sur le continent, les Belges désireux de quitter le pays et les agents ‘brûlés’. Par ailleurs, il crée des cellules de sabotage. Enfin, il est parmi les initiateurs à l’été 1940 de La Libre Belgique clandestine. Sur le point d’être arrêté par l’occupant, il doit fuir le pays en octobre 1941.
Parvenu à Londres à l’été 1942, il se voit confier plusieurs missions par le gouvernement belge, notamment au Congo et en Egypte. Son âge et une santé précaire ne lui permettent pas, comme il l’aurait désiré, d’être parachuté en Belgique. A la Libération, il reprend pour un temps ses fonctions à la Brufina, mais miné par la maladie, il décède prématurément.
Bernard, Henri, « Kerkhofs, Fernand », in Biographie nationale, Bruxelles : Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, t.37, fasc. 2, 1972, col. 489-490.