En pleins préparatifs de leur contre-offensive sur le front Ouest, à hauteur de l’Ardenne, à l’initiative d’Hitler, les généraux allemands ont l’idée de la compléter par un parachutage d’une unité de « Fallschirmjäger » au nord de la poussée majeure, afin de bloquer la route Eupen-Malmedy et de prévenir une réaction alliée de ce côté.
Une entreprise hasardeuse, semi-improvisée…
Mais le Reich s’y prend bien tard (fin novembre ’44) et n’a plus les moyens de ses ambitions. Un groupement de combat fort d’un millier d’hommes se constitue bien le 11 décembre ’44 à Aalten sous la houlette du lieutenant-colonel August-Friedrich von der Heydte à partir d’éléments prélevés dans la 1ère Armée Parachutiste établie aux Pays-Bas mais certains « paras » n’ont plus effectué de saut depuis des années, et les avions pour les transporter manquent… Finalement, les 4 compagnies rassemblées pourront être transportées à bord de 106 « Junker 52 » ; ceux-ci décolleront des aéroports de Lippspringe et de Paderborn au cours de la nuit du 16 au 17 décembre…
Légende d'origine : Porträt Freiherr Friedrich August von der Heydte in der Uniform meines Hauptmanns der Luftwaffe mit Ritterkreuz des Eisernen Kreuzes (verliehen am 9. Juli 1941); ca. Sommer 1941
…et desservie par la malchance
Légende d'origine : Fallschirmjäger an der Ardennenfront.
Suite à des erreurs de navigation vu le manque d’expérience des pilotes, la majeure partie de la troupe se retrouve dispersée sur la Fagne enneigée et glacée bien loin de la zone de parachutage prévue. Le vent qui souffle en tempête sur le haut plateau n’a rien arrangé ; les blessés se multiplient en touchant rudement le sol, tandis que les containers de matériel et d’armement se perdent dans les bois environnants. C’est avec grandes difficultés que von der Heydte parvient à rassembler à sa suite 275 parachutistes sur le millier d’hommes largués…Après avoir opéré quelques reconnaissances à partir de la matinée du 17 décembre, l’équipée tourne court très vite : dès le 18, la troupe opère un repli hésitant…qui se transforme en débandade le 21 faute d’avoir pu prendre contact avec l’avant-garde de la 6e SS-Panzerarmee, restée bloquée du côté d’Elsenborn.
Le 22 décembre, épuisé et les pieds gelés, von der Heydte sera capturé par les Américains du côté de Monschau / Montjoie. Le reste de la troupe partagera les jours suivants le sort de son chef… L’impact de cette action sur le déroulement des opérations a été nul, ou à peu près.
Bibliographie
- Henri BERNARD-Roger GHEYSENS, La bataille d’Ardenne. L’ultime Blitzkrieg de Hitler, Paris-Gembloux, Duculot, 1984.
- Christian DUJARDIN-Hugues WENKIN, Le dernier saut. Opération Stösser. Les paras allemands en échec, Neufchâteau, Weyrich, 2021.
- En partenariat avec Liberation Route Europe, Mémorial de l'Opération Strosser
