Belgique en guerre / Articles

Maquis de la Semois

Thème - Résistance

Auteur : Colignon Alain (Institution : CegeSoma)

Couverte de vastes zones forestières et de prairies, les confins méridionaux des provinces du Luxembourg et de Namur traversés d’est en ouest par le cours tourmenté de la Semois hébergent à partir de la fin de l’été 1943 un des maquis les plus actifs de l’ « Armée de Belgique », future «Armée Secrète ».

Des débuts plutôt lents

Il faut du temps avant que ne prenne vraiment consistance ce qui allait devenir, dans l’organigramme de l’ « A.S. », le Groupe D du Secteur 5 de la Zone V (parfois appelé « groupe d’Orchimont »), censé regrouper plusieurs centaines d’hommes mobilisables placés sous les ordres du lieutenant de réserve Daniel Ryelandt. Comme dans les autres contrées situées à l’est de la Meuse, les premiers groupes d’insoumis, essentiellement des réfractaires au travail obligatoire, apparaissent vers mai-juin 1943, s’implantant dans des micro-camps plus ou moins sédentaires. Sous l’impulsion de Marcel Bourguignon, bourgmestre de Gros-Fays, ces petits groupes prennent un caractère moins aléatoire, s’implantant dans une série de « baraques » (les « Canards », les « Chouettes », etc…) et se greffant sur les structures tissées auparavant par la « Légion belge » et l’ «Armée de Belgique ». A la mi-mai 1944, le groupe compte une soixantaine de « mobilisables » , dont de nombreux réfractaires étrangers à la région, ventilés en une dizaine de baraques.

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Institution : Cegesoma
Légende d'origine : Victor Marquet, Entre Bocq et Semois. L’Armée Secrète. Zone V-Secteur 5, Beauraing : Remy Editeurs, 1984.
Légende Web : District V

Mais une région qui devient dangereuse pour l’occupant

Fin août existe une vingtaine de petits camps, dont le « groupe de Rebais », assez autonome. Après la diffusion, le 8 juin, du message « Le roi Salomon a mis ses gros sabots », le groupe s’en prend aux voies de communication ennemies et réagit à une opération de contre-guérilla orchestrée par la Sipo-SD de Dinant (combats de Houdromont, 23-24 août 1944).  Il est en outre l’un des premiers à accueillirune avant-garde de parachutistes SAS belges relevant de la mission « Noah », commandée par le lieutenant Paul Renkin (le 15 août 1944). D’autres détachements suivront. Début septembre 1944, c’est toute l’Ardenne et non plus seulement la région de la Semois qui va devenir une zone insécurisée pour la Wehrmacht. 

Bibliographie

Lafarque Valérie, Contribution à l'histoire de la résistance ardennaise : les maquis de la Basse-Semois (1940-1944), Louvain-la-Neuve : U.C.L., 1995.

Marquet Victor, Entre Bocq et Semois. L’Armée Secrète. Zone V-Secteur 5, Beauraing : Remy Editeurs, 1984.

Pour citer cette page
Maquis de la Semois
Auteur : Colignon Alain (Institution : CegeSoma)
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