Emanation partisane du fantomatique « Mouvement léopoldiste » du vicomte Charles Terlinden, le « Parti National » apparaît dès l’été 1940 dans la région de Bruges. Se dotant dans ses tracts d’un programme autoritaire, anti-parlementaire et teinté de xénophobie, il se met à recruter assez rapidement dans les milieux d’anciens combattants traumatisés par la défaite ainsi que parmi les francophones des deux Flandres grâce à l’activité intense de ses fondateurs (les frères Armand et Carlo De Groot, Léon Van Heester, Willy Hanssens, Joseph Van der Hofstadt) et de son secrétaire-général P. De Wilde.
Une tentative d’émeute contre le VNV ?
Son recrutement semble aller tellement bon train qu’il attire vite l’attention d’un occupant bien décider à favoriser les nationalistes-flamands. Il se fait dès lors interdire dès le 30 octobre 1940. Il n’empêche : son équipe dirigeante persévère dans ses activités patriotiques anti-flamingantes tout en commençant à collecter des renseignements « pour l’Intelligence Service » en se dissimulant à peine. Le sommet de son action subversive se situe sans doute à l’approche du 21 juillet 1941, lorsque ses jeunes sympathisants suscitent au cœur de la « Venise du Nord » une esquisse d’émeute à l’encontre de la Zwarte Brigade, la milice du V.N.V..

Légende d'origine : Défilé de la Zwarte Brigade
Une répression lourde
Ce qui devait arriver arriva : les hommes du « P.N. », avec leur activisme hardi mais peu discret, finissent par attirer l’attention de la Geheime Feldpolizei qui infiltre dans leurs rangs deux de ses plus dangereux agents, Florentine Giralt et Prosper De Zitter (alias « Jack Williams »). Après une première réunion « de contact » à Bruges le 20 juillet 1941 chez Armand De Groot, la répression s’abat et 9 membres de l’organisation, dont des dirigeants sont arrêtés cinq jours plus tard, le 25 juillet. Les activités du « P.N. » sont dès lors à peu près paralysées et les plus dynamiques de ses adhérents passent à la « Légion belge ». Mais la « GFP » ne lâche pas prise : entre le 13 janvier et le 22 février 1942, quelque 32 autres membres du Parti National seront à leur tour appréhendés.
Sur les 41 adhérents de cette formation dont les dossiers seront « traités » par le Sondergericht d’Essen, 15 d’entre eux ne reviendront jamais d’Allemagne…
Bibliographie
Georges MICHOTTE, A l’ombre de la guillotine, Bruges, 1993.
Livre d’Or de la Résistance belge, Bruxelles, Leclercq, 1948.