Née en Bessarabie dans une famille juive aisée, Hava Groisman se rend en Belgique en 1928 pour y mener des études supérieures. Elle est diplômée de l’Ecole centrale de service social de Bruxelles en 1933. La même année, elle épouse Hertz Jospa. Avec lui, elle milite au Parti communiste puis, à partir de 1936, au sein de la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme. Assistante sociale à l’Institut de sociologie de l’ULB dès la fin de ses études, elle s’investit en particulier dans l’hébergement des réfugiés venus d’Allemagne et d’Autriche ainsi que des enfants espagnols mis à l’abri de la guerre civile qui ravage ce pays.
Sous l’occupation, elle épaule son mari dans le cadre du Comité de Défense des Juifs que ce dernier a créé à la fin de l’été 1942. Elle y dirige la section Enfance, qui contribue au sauvetage d’environ 2.500 enfants juifs. Assistante sociale au sein de l’Organisation internationale des réfugiés, ancêtre du Haut-Commissariat, dans l’immédiat après-guerre, elle participe dès cette époque avec son mari aux activités de la section belge du Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et pour la Paix. Cette section devient en 1966 le Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Xénophobie (MRAX), dont elle est la cheville ouvrière jusque dans les dernières années de son existence. Enfin, en 1964, elle cofonde l’Union des Anciens Résistants juifs de Belgique dont elle assume la présidence d’honneur jusqu’à sa mort.Depuis 1993, une rue porte son nom à Bruxelles.
Faux Jean-Philippe, « Hertz et Hava Jospa », in : Schreiber, Jean-Philippe (dir.), Hertz Jospa : Juif, résistant, communiste, Bruxelles : EVO, 1997, p. 13-38.