Juif et communiste, Hertz Jospa (1905-1966) se distingue sous l’Occupation comme initiateur de la plus importante organisation d’aide aux Juifs persécutés.
Arrivé en Belgique en 1921, Hertz Jospa mène des études d’ingénieur des mines à l’université de Liège et travaille ensuite durant plus de trente ans au service scientifique de laboratoires privés. En 1933, il épouse Hava Groisman, mieux connue sous le nom d’Yvonne Jospa. La même année, il adhère au Parti communiste de Belgique (PCB). Impliqué dans la lutte contre le fascisme à partir de 1936, il est notamment membre à l’époque du comité national de la Ligue belge contre le racisme et l’antisémitisme. Actif au sein du PCB clandestin, il y initie, à la fin de l’été 1942, le Comité de Défense des Juifs, structure rassemblant des personnalités d’horizons divers qui sauve des milliers de Juifs. Arrêté le 21 juin 1943, il est interné à Breendonk, puis déporté en mai 1944 dans les camps de concentration allemands dont il revient en mai 1945.
Après la guerre, il joua un rôle éminent au sein de l’Aide aux israélites victimes de la guerre, dont il est administrateur de 1945 à 1960. Il participe aussi à l’époque aux activités de la section belge du Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et pour la paix, devenue quelques mois avant son décès en 1966 le Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie (MRAX). Enfin, il continue à militer activement au PCB jusqu’en 1964, année où il rejoint la dissidence prochinoise.
Schreiber, Jean-Philippe (dir.), Hertz Jospa : Juif, résistant, communiste, Bruxelles : EVO, 1997.
