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6 octobre 1942. Travail obligatoire, deuxième phase

Thème - Collaboration

Auteur : Luyten Dirk (Institution : CegeSoma)

L'économie de guerre allemande a un grand besoin de main-d'œuvre. Les pays occupés, y compris la Belgique, servent de réservoir. Au départ il s'agit d'une décision ‘volontaire’. Encore faut-il nuancer cette notion étant donné que beaucoup sont allés travailler en Allemagne à défaut de solutions alternatives ou sous la contrainte des agences pour l'emploi.

En octobre 1942, l'occupant introduit le travail obligatoire en Allemagne, alors qu'il existait déjà depuis sept mois en Belgique et dans le Nord de la France. La Mililitärverwaltung n'est pas directement en faveur du travail obligatoire en Allemagne;  elle préfère que l'on produise  en Belgique en faveur de l'Allemagne. Le souvenir du travail obligatoire au cours de la Grande Guerre joue un rôle dans cette appréciation.

Le travail obligatoire en Allemagne est dû à un changement de politique. Fritz Sauckel est chargé par Hitler de trouver une solution au manque de main-d'œuvre pour l'industrie allemande. Sauckel  opte résolument pour puiser dans les réservoirs de travailleurs dans les pays occupés, y compris la Belgique.

Levées annuelles

Le travail obligatoire en Allemagne est basé sur une ordonnance allemande, ce qui crée un cadre légal: tout homme entre 18 et 50 ans et toute femme entre 21 et 35 ans peuvent être obligés de travailler en Allemagne. Il y a des exceptions, telles que les mineurs ou les ouvriers dans les entreprises qui travaillent pour l'industrie de guerre allemande. A partir de mars 1943, l'envoi de femmes en Allemagne est stoppé: on estime qu'il est moralement dangereux de laisser partir seules des jeunes femmes non accompagnées. En 1943, le recrutement devient systématique en appliquant le principe des levées comme pour le service militaire. Tous ceux nés dans une année déterminée sont mobilisés pour le travail en Allemagne. Beaucoup essayent de se soustraire à cette obligation, en prenant le maquis ou en rejoignant la résistance. Il est difficile de connaître le nombre exact de Belges soumis au travail obligatoire en Allemagne. Le point culminant de la présence de travailleurs belges en Allemagne est atteint en juillet 1943: 310.000. Ils sont affectés dans l'industrie de guerre allemande, ce qui n'est pas sans risque à cause des bombardements. Souvent, ils logent dans des camps de travail où les circonstances de vie sont loin d'être enviables. Les plus chanceux sont ceux qui travaillent dans une entreprise agricole et qui logent dans une famille.

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Institution : CegeSoma
Droits d'auteur : Droits Réservés
Légende d'origine : Werbestelle Antwerpen.

Bibliographie

Centre de recherches et d’études historiques de la Seconde Guerre mondiale. De Verplichte Tewerkstelling in Duitsland: 1942-1945: Acta van Het Symposium Gehouden Te Brussel Op 6 En 7 Oktober 1992. Brussel: Navorsings- en studiecentrum voor de geschiedenis van de Tweede wereldoorlog, 1993.


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27912.jpg Articles Réfractaires au travail obligatoire Luyten Dirk
Pour citer cette page
6 octobre 1942. Travail obligatoire, deuxième phase
Auteur : Luyten Dirk (Institution : CegeSoma)
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