La détention illégale d’armes est passible de la peine de mort dès l’invasion du pays par les troupes allemandes. Cependant, l’occupant fait preuve d’une certaine clémence jusqu’au début 1942. Le développement perceptible de la résistance le pousse dès lors à réprimer très sévèrement ce délit.
Non désireux de se mettre inutilement à dos une population alors résignée, l’occupant, décide le plus souvent en 1940-1941 de ne pas condamner de manière trop sévère les détenteurs illégaux d’armes. Il a en effet conscience que dans la plupart des cas, il s’agit de négligence ou d’une volonté d’utiliser l’arme incriminée à d’autres fins que de lui nuire.
La montée de la violence politique à partir de 1942 le conduit à se montrer de plus en plus intraitable vis-à-vis de tout détenteur illégal d’armes. Si sur le plan théorique, l’occupant est uniquement en charge des infractions nuisant à ces intérêts, il a peu à peu tendance à s’accaparer tous les dossiers de délits avec armes ; et ce, au détriment de la justice belge. Les suspects sont régulièrement exécutés, soit à la suite d’une condamnation à mort, soit comme otage. Beaucoup d’entre eux sont des résistants, mais certains sont des criminels de droit commun, parfois de simples braconniers.
Roden, Dimitri. “"In Naam van Het Duitse Volk!” Het Duitse Krijgsgerecht En de Openbare Orde in Bezet België (1940-1944).” Ph.D. Thesis, Universiteit Gent, 2015.