Belgique en guerre / Articles

Parti ouvrier belge (POB)/Parti socialiste belge (PSB)

Thème - Collaboration

Auteur : Stutje Jan Willem (Institution : UGent)

Le socialisme belge n'a cessé de proclamer son attachement à la légalité, renforcé à partir de 1936 par une politique de neutralité. Au début de l’Occupation, les Allemands prennent rapidement contrôle du mouvement ouvrier. Les dirigeants du Parti Ouvrier belge (POB) et de la Centrale générale du travail de Belgique (CGTB) fuient précipitamment vers la France. Le POB n’est pas prêt à s'organiser dans la clandestinité. Dans le courant de 1940, le patrimoine et les finances des centrales syndicales tombent aux mains de l'Union des Travailleurs Manuels et Intellectuels (UTMI), syndicat unique pro-allemand.

Le Manifeste de Henri De Man

Dans un premier temps, l'intervention des Allemands fait forte impression. Mais à partir de l'été, le fossé se creuse avec la population. Les socialistes réagissent en rangs dispersés. Fin juin, le président du parti Henri De Man publie le fameux Manifeste. Son discours est clair : il ne faut pas résister à l'occupant.

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Institution : CegeSoma
Droits d'auteur : Droits Réservés
Légende d'origine : Henri de Man, président du P.O.B. prend ses responsabilités. Un manifeste aux militants socialistes

La résistance

Plusieurs personnalités réfugiées à Londres, comme Camille Huysmans et Max Buset, sont furieuses. En Belgique, la résistance prend forme. En juin 1940, Résurrection (le futur clandestin Le Monde du Travail paraît à Liège. Il contient un appel à la lutte illégale. Un peu plus tard , un groupe de résistants s'implante dans l'ensemble de la Wallonie sous la direction de Camille Van Euckem. Des publications illégales sont également éditées en Flandre. Citons par exemple Bevrijding, Morgenrood et De Werker. Le flambeau socialiste reste vivant.

Les socialistes actifs sont peu nombreux (quelques centaines) mais leurs journaux atteignent des tirages de 70.000 à 80.000 exemplaires. Ils jouent un rôle moteur dans le combat contre l'occupant, mais aussi dans les débats sur l'avenir du parti. En mars 1942, un nouveau Bureau décide de changer le nom du parti qui devient le Parti socialiste.

Les activités illégales font payer un lourd tribut au parti : ses chefs doivent plonger dans la clandestinité et une trentaine d’entre eux décèdent. Au rétablissement de la légalité, le Congrès de la Victoire de juin 1945 confirme la Charte de Quaregnon, le programme doctrinal de 1894 rédigé par Émile Vandervelde.

Bibliographie

Balthazar, Herman, ed. Hendrik de Man : Persoon En Ideeën. Antwerpen: Standaard Wetenschappelijke Uitgeverij, 1974.

Hunin, Jan. Het Enfant Terrible. Camille Huysmans, 1871-1968. Amsterdam: Meulenhoff, 1999.


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Pour citer cette page
Parti ouvrier belge (POB)/Parti socialiste belge (PSB)
Auteur : Stutje Jan Willem (Institution : UGent)
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