Si le Parti catholique est interdit d’activité dès mai 1940, nombre de ses membres pratiquent une politique de présence face à l’occupant. Souvent attirés par les idées autoritaires, ils restent cependant à l’écart de la collaboration. Refondé à la Libération, le Parti adopte une attitude clémente dans le débat sur la répression.
L’autorisation de former un gouvernement autoritaire d’inspiration catholique autour du roi Léopold III : voilà ce qu’espèrent obtenir certains cadres du parti, déjà tentés avant la guerre par un régime d’ordre.
Le refus d’Hitler mais aussi la résistance inattendue de la Grande-Bretagne conduisent les responsables chrétiens à modifier leur stratégie dès l’automne 1940. Ils décident de ne pas s’opposer ouvertement à l’occupant et participent même à la gestion économique et administrative du pays afin d’éviter le chaos et de préserver les institutions catholiques.
Même s’ils sont parfois proches de certaines idées autoritaires et corporatistes de la collaboration, les édiles du Parti restent, par contre, à distance des partisans de l’occupant.
Après la guerre, le nouveau Parti social-chrétien (PSC) exprime rapidement sa volonté de modération vis-à-vis des personnes poursuivies pour collaboration. Appliquée avec succès via diverses mesures prises graduellement, cette politique a des fondements religieux, idéologiques, mais aussi électoraux. Un des objectifs de cette campagne est, en effet, de rallier au PSC les anciens adeptes de Rex et du Vlaams Nationaal Verbond (VNV), afin de conquérir la majorité absolue des suffrages. Objectif atteint à la fin des années quarante.
Van den Wijngaert, Mark. Ontstaan En Stichting van de CVP-PSC : De Lange Weg Naar Het Kerstprogramma. Brussel: IPOVO, 1976.
Luyten, Dirk, and Elke Vastiau. “Le PSC et La Modération de La Répression.” Jours de Paix (Jour de Guerre), no. 11-12–13.
