Activiste et symbole
Au cours de la Première Guerre mondiale, Borms est actif comme flamingant dans le pays de Waes et à Anvers. En 1915, il devient activiste, et l’un des plus importants collaborateurs. Il adhère au Raad van Vlaanderen (Conseil de Flandre) fondé en 1917. Il y prône une collaboration radicale avec l'occupant. Le 22 décembre 1917, il proclame l'indépendance de la Flandre au nom du Raad van Vlaanderen. En 1919, il est condamné à mort pour collaboration mais cette sentence est commuée en détention à perpétuité.
Au cours des années vingt, il devient le symbole de la lutte pour l'amnistie en faveur des activistes et de l'opinion flamande. Cette dernière est impatiente de mettre en place une parité linguistique dans le pays. A l'occasion d'une élection partielle dans l'arrondissement d'Anvers, en décembre 1928, le parti nationaliste flamand Frontpartij utilise la popularité de Borms. L'appui massif des électeurs en faveur de Borms persuade la classe politique de l'inéluctabilité de la parité linguistique et de l'amnistie. Borms est relâché en 1929 et devient une figure emblématique du nationalisme flamand antibelge.
Collaborateur et figure de martyr
En mai 1940, Borms est arrêté en tant qu'élément subversif et déporté vers la France. Au cours de l'Occupation, il est omniprésent dans la propagande pro-allemande. Il n’occupe aucune position dirigeante, sauf dans la commission qui porte son nom et qui, sous la pression de l'occupant, accorde des indemnisations aux activistes. En 1945, il est à nouveau condamné à mort. Le 12 avril 1946, il est passé par les armes.
Peu de temps après sa mort, il devient l'objet d'un culte qui le vénère comme un martyr. En 1947, un écrivain flamand de renom, Willem Elsschot, excuse son comportement dans un poème qui ne manque pas de susciter des remous. Les commémorations nationalistes flamandes réunissent des milliers de personnes sur sa tombe à Merksem au cours des années septante. Il existe toujours à Anvers un centre de documentation et d'action Borms qui veille à honorer sa mémoire.
Bibliographie
Van Everbroeck, Christine, and Hilde Keteleer. August Borms: Zijn Leven, Zijn Oorlogen, Zijn Dood: De Biografie. Antwerpen: Meulenhoff/Manteau, 2005.