La Brigade Piron
Le 6 janvier 1942, Jean-Baptiste Piron (1896-1974), qui a réussi à s’échapper alors qu’il était prisonnier de guerre, arrive à Greenock, en Écosse. Il fait son apprentissage chez les Britanniques et acquiert l’expérience nécessaire pour diriger diverses unités d’infanterie, d’artillerie et de blindés. En janvier 1943, il devient commandant en chef de la 1st Belgian Infantry Brigade, que l’on appellera la « Brigade Piron ». Cette brigade comprend l’ancien 1er bataillon de fusiliers, une batterie d’artillerie, un escadron de blindés et quelques unités plus restreintes. Piron est promu lieutenant-colonel.
Caractère original et vétéran expérimenté de la Première Guerre mondiale, Piron s’efforce de moderniser les unités. Il réussit à trouver les indispensables professeurs d’anglais, suscite la concurrence entre les différents corps d’armée et fait de sa brigade un véritable groupe. Il fait remplacer les chefs qui ne partagent pas son approche par des officiers fidèles ayant des capacités de commandement. Le gouvernement belge – qui dispose de moyens – met à sa disposition du matériel pour mettre en œuvre l’indispensable mécanisation en achetant des Scouts, des Daimlers, des jeep Willys et des Staghounds… Piron est un homme d’action : il s’entraîne et mange avec ses troupes, s’assurant ainsi leur respect.
Pour l’anti-léopoldiste Piron, il n’y a aucune place pour témoigner de son attachement à Léopold III. Le lieutenant-colonel, soutenu par le gouvernement, tente cependant de garder la politique en dehors de son unité.
Une gloire nationale
La Brigade Piron participe avec succès à la dernière phase des combats en Normandie, à la libération de la Belgique et aux campagnes des Pays-Bas et d’Allemagne. À la fin de la guerre, la brigade constituera l’une des bases de la nouvelle armée belge.
Leur commandant devient une gloire nationale. En 1945, il est promu au rang de général-major, se voit attribuer le commandement de la 1ère division d’infanterie et devient un membre respecté de la Commission Militaire Mixte belge. Lorsqu’il se voit attribuer, en 1947, le titre de lieutenant-général, il est à la tête de l’armée belge d’occupation en Allemagne. Par la suite, il devient encore chef d’état-major de l’armée et aide de camp du roi Baudouin. Il décède le 4 septembre 1974, trente ans jour pour jour après le grand défilé de la victoire dans les rues de Bruxelles…
Bibliographie
F. Decat, De Belgen in Engeland 40/45 : de Belgische strijdkrachten in Groot-Brittannië tijdens WO II, Tielt, Lannoo, 2007, 228 p.
L. De Vos, « The reconstruction of Belgian military forces in Britain, 1940-1945 », in M. Conway et J. Gotovitch, Europe in Exile: European Exile Communities in Britain 1940-1945, Oxford, Berghahn Books, 2002, p. 81-98.
H. Nilens, De heroprichting van het Belgische leger na de Tweede Wereldoorlog: de werkzaamheden van de Gemengde Militaire Commissie 1946-1948, mémoire de master inédit, VUB, 2013.