Prêtre et écrivain nationaliste flamand. Figure de proue de la collaboration pendant la Seconde Guerre mondiale
Chef spirituel du nationalisme flamand antibelge
Vicaire à Alveringem derrière le front de l'Yser, Cyriel Verschaeve (1874-1949) est, pendant la Première Guerre mondiale, un des dirigeants du mouvement frontiste – nationaliste flamand – qu'il fait évoluer dans un sens antibelge. Malgré la condamnation du nationalisme flamand par l'épiscopat en 1925, Verschaeve devient le principal chef spirituel du nationalisme flamand radical.
Il figure parmi les fondateurs des pèlerinages de l'Yser et pose la première pierre de la tour de l'Yser en 1928. Auteur de poèmes, de pièces de théâtre et d'essais, il se forge une réputation qui lui vaut notamment deux prix d’État (en 1920 et en 1937) et un doctorat honoris causa à l'université catholique de Louvain.
Figure de proue du national-socialisme
Dès les années trente, Verschaeve sympathise avec le national-socialisme et vice versa. En 1936, il est fait docteur honoris causa de l'université de Hambourg. À ses yeux, l'occupation allemande est une occasion unique de réaliser l'indépendance de la Flandre. En 1940, il est porté à la présidence du Vlaamse Cultuurraad, une institution collaborationniste. Il encourage les départs au combat sur le front de l'Est et prône la victoire finale des Allemands. Il partage les convictions de l'aile pangermaniste de la DeVlag/SS. Le 26 juillet 1944, il rencontre le Reichsführer SS Heinrich Himmler et tente en vain de le convaincre d'une possible réconciliation entre nazisme et christianisme. Il exprime également, à cette occasion, son soutien au chef de la DeVlag, Jef Van de Wiele. Il est aussi consultant du gouvernement flamand en exil.
Symbole antibelge
En avril 1945, Verschaeve se réfugie au presbytère de Solbad Hall en Autriche où il décède en 1949. Entre-temps, la justice belge l'a condamné à mort par contumace. Solbad Hall devient très vite un lieu de pèlerinage pour collaborateurs flamands. En 1973, le Vlaamse Militante Orde ramène clandestinement en Flandre le corps de Verschaeve. Il souhaite la présenter triomphalement lors du pèlerinage de l'Yser mais le projet échoue. Verschaeve est enterré à Alveringem sous une pierre tombale qui fait référence au mouvement flamand. Il demeure, dans la mémoire collective, une personnalité contestée.
Bibliographie
Vanlandschoot, Romain. Kapelaan Verschaeve: biografie. Tielt: Lannoo, 1998.