Georges Wasterlain (1889-1963) est à peine âgé de treize ans lorsqu’il s’engage au charbonnage. Tout jeune, il montre des dispositions pour le dessin et le modelage. Après 1918, il décide de quitter la mine pour se consacrer à l’art. En 1925, il expose à Charleroi une Tête de Mineur qui le place d’emblée dans la lignée du réalisme social à la Meunier. En 1928, il obtient le Prix du Hainaut
Pour Wasterlain, le début de l’Occupation apparaît comme un moyen de profiter des nouvelles opportunités mais aussi d’aider les autres artistes de Charleroi. N’y voyant que les conséquences matérielles et non politiques, Wasterlain se retrouve à la tête de la Communauté culturelle wallonne (CCW). Il organise un voyage et des expositions en Allemagne, à l’instar de la DeVlag. Le 17 septembre 1941, Wasterlain part tout d’abord seul outre-Rhin pour visiter entre autres l’atelier d’Arno Breker. Après une première semaine de découvertes, Wasterlain rejoint à Cologne les autres artistes de la CCW qui avaient quitté la Belgique le 25 septembre. S’ensuivent alors une série d’expositions collectives dans le Reich pour les artistes de la CCW.
Par après, Wasterlain participe aux réformes artistiques mises en place dans le Grand Charleroi, sous obédience de l’Ordre nouveau. Une commission de consultation et d’étude des arts plastiques et une autre commission chargée des achats d’œuvres d’art sont créées. Des expositions sont ainsi organisées : elle réunissent toujours les mêmes artistes, dont Wasterlain qui vend alors beaucoup d’œuvres. Arrêté à la Libération, il se voit condamné à deux ans de prison et est déchu de ses droits civiques.
Devillez, Virginie. Le retour à l’ordre. Art et politique en Belgique. 1918-1945. Bruxelles: Labor- Dexia, 2003.