Du communisme au socialisme
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Légende Web : https://josephbracops.be/a-propos-2/
Fils d’un fondeur en métaux précieux, Joseph Bracops voit le jour à Bruxelles le 30 mai 1900. Il s’engage dès ses 18 ans en créant un cercle Jean Jaurès avant de rejoindre « Les Amis de l’Exploité ». Lancé par Joseph Jacquemotte au sein du Parti ouvrier belge (POB), ce groupe se rapprochera finalement du Parti communiste de Belgique (PCB). Son diplôme d’instituteur en poche, Joseph Bracops débute sa carrière à Anderlecht en 1920. Il exercera cette fonction jusqu’à son arrestation en 1942. Il enseigne également à la Centrale d’éducation ouvrière de 1932 à début 1941, lorsque cette instance doit cesser ses activités.
Ses premiers engagements remontent à l’entre-deux-guerres. Il se fait connaître comme grand défenseur de l’école officielle et milite sur le plan syndical. Il dirige la centrale du personnel enseignant et L’Étincelle, l’organe du syndicat des enseignants. Sur le plan politique, il fourbit ses premières armes au PCB, une formation qu’il quitte après un voyage en Union soviétique en 1927. Il évolue ensuite vers le socialisme et adhère au POB. Il reste résolument à gauche et s’engage dans l’aide à l’Espagne républicaine.
Actif dans la clandestinité
À Bruxelles, une série de militants refusent très tôt la voie esquissée par Henri De Man après la parution du Manifeste qui voit le président du POB en appeler à la dissolution du parti. Joseph Bracops rallie le noyau qui s’oppose à cette décision et fait partie de l’équipe rédactionnelle du journal clandestin L’Espoir publié par les militants bruxellois à partir de janvier 1941. Ce titre succède à une première feuille – Le Clandestin – lancée dès l’été 1940. Il écrit également dans la rubrique de politique internationale pour le journal clandestin Le Peuple créé en octobre 1941.
Le premier projet socialiste pour l’après-guerre – « l’Avant-projet de Pacte d’Union travailliste » – suscite de nombreuses critiques de la part du courant le plus radical des militants clandestins. Joseph Bracops en fait partie. Ce qui le dérange plus particulièrement, c’est que ce projet, fruit d’un dialogue avec des militants issus de la démocratie chrétienne, prévoit la mise sur pied d’égalité des réseaux libre et officiel de l’enseignement. Il n’est pas le seul à s’opposer à ce projet qui est rejeté après la tenue d’un congrès clandestin dans la petite entité de Burnot-Rivière les 13 et 14 septembre 1941. En mars 1942, le POB, qui porte désormais le nom de Parti socialiste belge (PSB), met sur pied un bureau de guerre. Ses membres – dont Joseph Bracops – sont issus de l’action clandestine.

Légende d'origine : Breendonk
Interpellé une première fois en mars 1941, il est relâché avec un avertissement. Ce ne sera malheureusement pas le cas en novembre 1942. Avec d’autres militants du comité fédéral bruxellois, il est arrêté. Cette fois, alors que d’autres sont libérés, il est maintenu en détention, à Saint-Gilles et à Breendonk, avant d’être déporté et passer par les camps de Buchenwald, Majdanek, Auschwitz et Ebensee. Libéré le 6 mai 1945, il rentre en Belgique deux semaines plus tard. Reconnu en tant que résistant civil et résistant par la presse clandestine à dater du 1er juillet 1940, il l’est également comme prisonnier politique. Il recevra de nombreuses distinctions honorifiques tant belges qu’étrangères. En juin 1958, la commune d’Anderlecht décide de lui consacrer de son vivant un boulevard, une nouvelle artère tracée dans le cadre de l’Expo 58.
Une figure de proue du socialisme bruxellois
C’est après la guerre que débute sa véritable carrière politique. De retour de captivité, Joseph Bracops devient membre du bureau du PSB dans la foulée du congrès administratif d’octobre 1945. Il est élu député l’année suivante. Au Parlement, il se montre un ardent défenseur de l’enseignement officiel et de l’autonomie communale. Sur le plan local, il succède à Marius Renard, rentré malade de captivité, en tant que bourgmestre d’Anderlecht, qu’il restera jusqu’à son décès, le jour même de son 66e anniversaire. À Anderlecht, une école et un hôpital portent son nom.

Légende Web : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ath%C3%A9n%C3%A9e_Joseph-Bracops
Bibliographie
Chantal Kesteloot, Le mouvement socialiste clandestin à Bruxelles (1940-1945), Mémoire de licence en histoire, Bruxelles, ULB, 1984-1985.