En novembre 1941, la police nazie met sur pied une Association des Juifs en Belgique (AJB). Elle prend modèle, pour ce faire, sur les « conseils juifs » qui existent déjà dans d'autres pays occupés par l'Allemagne nazie. L'occupant choisit les membres du comité de direction parmi les dirigeants traditionnels des communautés religieuses. Dans un premier temps, l'AJB s'attache surtout à organiser des permanences sociales et des cours. Suite aux ordonnances, la population juive connaît une paupérisation dramatique, et à partir de décembre 1941, il est interdit aux élèves juifs d'encore fréquenter les écoles non juives.
La déportation
Fin juin 1942, l'AJB se trouve impliquée dans la mise en œuvre des déportations vers Auschwitz. C'est seulement après la Libération qu'on comprendra clairement l'existence d'un véritable plan génocidaire. L'Association aide à la diffusion de l'étoile de David et à la distribution des lettres de convocation pour la caserne Dossin. Elle doit fournir 10.000 Juifs pour « aller travailler à l'Est ». Le résultat escompté n'étant pas atteint, l'AJB adresse une lettre de menace à la population juive, ce qui met fin à son rôle principal pendant l'Occupation.
Un moindre mal ?
Malgré cela, l'occupant entend bien maintenir l'Association en place afin de ne pas compromettre sa politique d’occupation vis-à-vis des autorités belges. Certains responsables de l'AJB persistent à croire en une politique du moindre mal, d'autres démissionnent et s'enfuient. En septembre 1943, lorsque les Juifs belges font l'objet d'arrestations massives lors d'une rafle nocturne, les dernières illusions se dissipent ; l'Association survit, mais uniquement pour préserver de la déportation ses dirigeants qui sont encore en place, leur famille et leurs amis.
Bibliographie
Van Doorslaer, Rudi, and Jean-Philippe Schreiber. De Curatoren van Het Getto: De Vereniging van de Joden in België Tijdens de Nazi-Bezetting. Tielt: Lannoo, 2004.