Une définition en quelques mots
La Shoah, terme hébreu signifiant « catastrophe », désigne l'extermination systématique des populations juives d’Europe par le régime nazi, ses groupes alliés et collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce programme, que les nazis désignent comme « la solution finale de la question juive », a été soigneusement planifié et organisé par Heinrich Himmler, Reinhard Heydrich et Adolf Eichmann.
Ces meurtres de masse commencent vers la fin de l’été 1941, perpétrés par les Einsatzgruppen, les escadrons mobiles de tuerie, actifs à l’Est jusqu’en 1944. Cette première phase est nommée « Shoah par balles ». À partir de 1942, les SS établissent des centres de mise à mort, où les personnes juives sont gazées dans des camions ou des chambres à gaz.
Le bilan de ce génocide est estimé à six millions de Juifs et Juives assassiné·e·s, soit 66 % provenant d'Europe et 40 % provenant du monde. Les femmes et les enfants représentent plus des deux tiers des victimes de la Shoah.
Population juive en Belgique
Avant l’invasion nazie du 10 mai 1940, la population juive est estimée à environ 70.000 personnes, couvrant de près de 60 nationalités différentes. Elle présente une grande diversité religieuse, politique, sociale et professionnelle.
- Migration et communautés juives à la veille de la Seconde Guerre mondiale
- Les réfugié·e·s juifs à bord du Saint-Louis
Antisémitisme et société belge
L’antisémitisme est une réalité dans la société belge. Il s’exprime de plus en plus librement, passant de l’antijudaïsme chrétien à l’antisémitisme racial. Suite à l’immigration de l’entre-deux-guerres, il se conjugue avec une xénophobie croissante.
- Antisémitisme et société belge (article introductif)
Persécution des Juifs en Belgique
Entre octobre 1940 et juin 1942, 17 ordonnances antijuives, édictées par les nazis mais exécutées par les institutions belges, privent les personnes juives de leurs droits et libertés. Dès août 1942, la Sipo-SD déporte 25.490 hommes, femmes et enfants juifs presque exclusivement à Auschwitz-Birkenau. Seuls 5 % survivent.
- Persécution des populations juives en Belgique (article introductif)
- Statut des personnes juives en 17 ordonnances
- Déportations des Juifs et Juives vers le Limbourg
- Travail forcé des personnes juives
- Registre des Juifs et Juives
- Spoliation des biens juifs
- Politique de ségrégation
Persécution des Tsiganes
Dès octobre 1943, les nazis raflent les Tsiganes en Belgique et dans le Nord de la France et les transfèrent au camp de rassemblement établi dans la caserne Dossin, à Malines. Le 15 janvier 1944, l’unique transport de Tsiganes déportés à Auschwitz-Birkenau contient 185 adultes et 166 enfants. Seuls 32 déporté·e·s du « Transport Z » survivent.
- Persécution des Tsiganes (article introductif)
- Kriminalpolizei (Kripo)
Déportation raciale
La déportation raciale concerne les personnes que les nazis définissent comme « de race juive » ou « de race tsigane ». Ces deux groupes sont persécutés et assassinés parce qu’ils sont nés juifs ou tsiganes et non pour ce qu’ils ont fait (résistants, prisonniers politiques, opposants…).
- Déportation raciale (article introductif)
- Auschwitz-Birkenau, camp de concentration et d'extermination
- Transports vers Cosel
- Camps satellites d'Auschwitz-Birkenau
- Marches de la mort
Attitude de l’occupant dans la persécution des Juifs
L’administration militaire et la Sipo-SD se disputent le pouvoir. Mais sur la question juive, ces organes collaborent. La première édicte 17 ordonnances contre les personnes juives. La seconde est chargée de la répression et des déportations raciales.
- Attitude de l’occupant dans la persécution des populations juives (article introductif)
Attitude des autorités belges dans la persécution des Juifs
En l’absence du gouvernement, les Secrétaires généraux appliquent la politique du moindre mal et l’exécution passive des mesures adoptées par l’occupant. Au nom de l’intérêt général belge, le maintien de l’ordre et de l’économie, ils exécutent les ordres de l’occupant sans jamais prendre d’initiative.
- Attitude des autorités belges dans la persécution des populations juives (article introductif)
Attitude des services de police quant aux persécutions juives à différents endroits :
- Deurne
- Anvers
- Communes bruxelloises
Association des Juifs de Belgique (AJB)
L’Association des Juifs en Belgique (AJB) a été créée le 25 novembre 1941 par l’occupant, sur le modèle des Conseils juifs (Judenräte). Outil juif dirigé par les nazis, elle est contrainte de participer à la déportation des Juifs et Juives tout en assurant des missions sociales destinées à une population juive paupérisée.
Résistance, aide et solidarité
Les personnes juives ont joué un rôle important dans la résistance, souvent soutenues par des individus non-juifs. Elles ont été actives, et surreprésentées, dans diverses formes de résistance : réalisation de journaux et tracts clandestins, service de renseignement, résistance armée, sabotages, sauvetage des Juifs et Juives, notamment des enfants.
- Résistance, aide et solidarité (article introductif)
- Différents groupes de résistance
- Presse yiddish
Approche locale
Bruxelles et Anvers sont les villes où vivait la majorité des Juifs et Juives en Belgique. Liège, Charleroi, Gand, Ostende, Mons… comptent aussi de modestes communautés. De grandes disparités dans la persécution des populations juives de ces villes ont été découvertes.
Persécution des populations juives à différents endroits :
- Bruxelles
- Ostende
- Gand
- Charleroi
- Mons
- Verviers (avant la guerre)
- Knokke
- Heide-Kalmthout
Acteurs de la persécution raciale
L’historiographie contemporaine définit trois types d'individus impliqués: les persécuteurs, les victimes et les « bystanders » (spectateurs). Ces catégories ne sont pas étanches. Un individu peut passer de l’une à l’autre.
- Nussbaum Felix
- Ramet Natan
- Landau Lon
- Asche Kurt
Et d'autres encore...
Bilan de la Shoah
De la caserne Dossin à Malines, 25.490 personnes juives et 353 Tsiganes ont été déportés : 99,2 % vers Auschwitz-Birkenau, dont seuls 5 % ont survécu, et 0,8 % à Ravensbrück, Buchenwald, Bergen-Belsen et Vittel, avec un taux de survie de 68 %. En 1945, la moitié de la population juive en Belgique et au Nord de la France est décimée.
- Bilan de la Shoah (article introductif)
Population juive après la Libération
En septembre 1944, presque toute la Belgique est libérée. La caserne Dossin est abandonnée par les SS le 4 septembre. Le rapatriement des individus déportés juifs ne débute que fin mars 1945. La population juive, décimée et exsangue, doit relever de nombreux défis pour sortir de la guerre et se reconstruire.
- Population juive après la Libération (article introductif)
Persécution des Juifs dans la mémoire collective
La prise de conscience de la spécificité du judéocide et de l'extermination des Roms n’émerge que dans les années 80. Entre 1948 et aujourd’hui, la mémoire a évolué d’une conception patriotique et résistante à une conception raciale, tant dans l’historiographie que dans les monuments et manifestations commémoratives.
- Mémoire, commémoration et débuts des recherches sur la persécution des populations juives (article introductif)
- Gestion des traumatismes : 1ère, 2ème et 3ème générations des individus juifs et roms survivants












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