Pour les nazis, l’espionnage, à savoir le rassemblement clandestin d’informations sur ordre de l’ennemi, constitue une menace pour l’ordre public en territoire occupé et pour la sécurité militaire. Perçu comme une trahison, il est sanctionné de la peine de mort. Pourtant, nombre de Belges le pratiquent.
Un crime durement réprimé
Dès le début de l’Occupation, les tribunaux militaires appliquent fréquemment la peine de mort dans les affaires d’espionnage. Mais jusque la fin 1941, le général von Falkenhausen intervient pour transformer ces sentences en travaux forcés de longue durée. Le développement des réseaux de renseignement oblige les Allemands à ne plus faire de concessions : à partir de 1942, les peines de mort sont exécutées tant en Belgique qu’en Allemagne, dans le cadre de la procédure Nacht und Nebel.

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Légende d'origine : Non légendée
Une des formes majeures de la résistance
Cette implacable répression allemande n’empêche pas quelque 20.000 Belges de participer à la récolte et à la transmission d’informations pour les Alliés. Ces citoyens sont issus des milieux sociaux les plus divers.
Entamée dès l’été 1940, l’activité gagne en efficacité grâce au parachutage régulier à partir de 1942 d’agents en liaison directe avec les services belges et britanniques à Londres. Touchés durement à partir du printemps 1942 par la répression allemande, les réseaux survivent grâce à l’engagement de nouvelles recrues. Au total, 5.000 agents environ subissent une incarcération et 1.570 d’entre eux perdent la vie.

Légende d'origine : Feldurteil, Suzanne Vervalcke.

Légende d'origine : Feldurteil, Suzanne Vervalcke.
Bibliographie
Debruyne, Emmanuel. La Guerre Secrète Des Espions Belges : 1940-1944. Bruxelles: Racine, 2008.
Roden, Dimitri. “"In Naam van Het Duitse Volk!” Het Duitse Krijgsgerecht En de Openbare Orde in Bezet België (1940-1944).” Ph.D. Thesis, Universiteit Gent, 2015.