Une tâche difficile
Depuis toujours, le Ministère public est considéré en Belgique comme garant de l'ordre public. Les parquets doivent veiller, en collaboration avec la police, à ce que l'ordre et la tranquillité règnent dans l'espace public. Cette tâche est particulièrement ardue sous l'Occupation : la criminalité ordinaire augmente et il y a de plus en plus de violences de rue, dues à des actions politiques. En vertu du droit international (en l'occurrence la Convention de La Haye de 1907), le pouvoir occupant est responsable du maintien de l'ordre public.
Aux yeux du pouvoir judiciaire belge, bon nombre des perturbations de l'ordre public sont la conséquence directe ou indirecte de l'Occupation. Pourtant, il se sent responsable, au moins en partie, du maintien de la tranquillité en rue. La magistrature est disposée, par exemple, à intervenir avec fermeté pour punir la criminalité ordinaire. Par contre, elle n'entend pas être impliquée dans les poursuites portant sur des délits commis par des groupes de résistance.

Collection : Sipho
Droits d'auteur : CegeSoma
Légende d'origine : Inscription bolchévique sur le collège Saint-Louis à Bruxelles. Bolsjevistische aanschrijving (sic) op het college van Sint-Louis (Brussel) [2/3/1943] [censure photographique] [Frei gegeben durch zensur]
(Dés)ordre
Pour les autorités allemandes, le maintien de l'ordre public en Belgique est important car le pouvoir occupant doit pouvoir exploiter le pays de la manière la plus efficace possible. Tant que leur propre sécurité n'est pas menacée, la politique de maintien de l'ordre des autorités occupantes est plutôt modérée.
Dans le courant de l'Occupation, les groupes de résistants et les bandes de criminels multiplient les agissements violents en réaction au durcissement de la politique de l'occupant. La répression allemande est, par conséquent, encore plus impitoyable. En raison de la violence croissante du pouvoir occupant, des collaborateurs, de la résistance et des gangs, l'ordre public est très fortement perturbé dans la dernière année de l'Occupation.

Droits d'auteur : Droits réservés
Légende d'origine : A. Fraiteur - M. Raskin - A. Bertulot.
Légende Web : Procès d’Arnaud Fraiteur, de Maurice Raskin et d’André Bertulot, auteurs de l’attentat contre Paul Colin en avril 1943. Ce procès sert la propagande allemande. Pour la première et unique fois, des journalistes assistent au procès. Les photographies, largement diffusées dans la presse, montrent que toute forme de violence sera désormais sévèrement punie. Après un procès expéditif, les trois partisans sont exécutés par pendaison.

Droits d'auteur : Droits Réservés
Légende d'origine : Non légendée

Collection : Photos des archives de la police judiciaire de Bruxelles en rapport avec les attentats, les sabotages et les vols ("Attentats Occipation"), 1940-1944
Droits d'auteur : Droits Réservés
Légende d'origine : Non légendée

Droits d'auteur : Droits Réservés
Légende d'origine : von Falkenhausen
Bibliographie
Majerus, Benoît. Occupations et Logiques Policières : La Police Bruxelloise En 1914-1918 et 1940-1945. Bruxelles: Académie royale de Belgique, 2007.
Roden, Dimitri. “"In Naam van Het Duitse Volk!” Het Duitse Krijgsgerecht En de Openbare Orde in Bezet België (1940-1944).” Ph.D. Thesis, Universiteit Gent, 2015.
Wouters, Nico. De Führerstaat: Overheid En Collaboratie in België (1940-1944). Tielt: Lannoo, 2006.