Mot allemand qu'on pourrait traduire par « politique pour les Flamands ». Il s'applique à la politique allemande à l'égard des Flamands pendant la Première et Deuxième Guerre mondiale.
Pendant la Première Guerre mondiale, le gouvernement allemand mène, par le biais de l'administration occupante en Belgique, une politique qui favorise le mouvement flamand. C'est ainsi qu'en 1916, il procède à la néerlandisation de l'Université de Gand. En 1917, la Belgique est scindée en deux entités administratives et l'on crée des ministères flamands. L'Allemagne entend, de cette façon, obtenir les faveurs du mouvement flamand. Ce qui réussit en partie. La collaboration flamingante renforce son audience, même si ses partisans restent minoritaires. Ainsi, l'Allemagne espère installer durablement son influence en Belgique, même après une éventuelle paix négociée avec les Alliés. Après la défaite allemande, la Flamenpolitik est abandonnée.
Lors de la Deuxième Guerre mondiale, le Troisième Reich remet la Flamenpolitik à l'honneur. Le 14 juillet 1940, Hitler ordonne à l'administration occupante en Belgique de soutenir les Flamands, et de n'accorder aucune faveur aux Wallons. Ceci dans l'attente d'un règlement définitif de l'avenir politique de la Belgique. Cette décision s'explique notamment parce qu'aux yeux d'Hitler, les Flamands sont des Germains. Elle a eu une conséquence importante : la libération des prisonniers de guerre flamands, alors que les Wallons resteront emprisonnés pour toute la durée des hostilités.
Baron Robert Rothschild, Prisonnier de guerre : « nous étions interrogés sur nos origines linguistiques » (Jours de guerre, 29/03/1991, RTBF)
Une autre conséquence est l'appui apporté par l'administration militaire occupante au Vlaams Nationaal Verbond (VNV) qui infiltre les administrations belges.
La Flamenpolitik ne fait pas l'affaire de Degrelle et du mouvement rexiste. Degrelle tire profit des combats sur le front de l'Est pour se tailler à nouveau une place à la table des négociations. Il réussit. Début 1943, Hitler accepte l'idée que les Wallons soient des Germains francisés. À cette occasion, il dit de Degrelle qu'il est « le seul Belge utilisable ». Dans les faits, la Flamenpolitik n'a plus aucune pertinence à ce moment pour la collaboration en Belgique.
De Jonghe, Albert. Hitler En Het Politieke Lot van België (1940-1944): De Vestiging van Een Zivilverwaltung in België En Noord-Frankrijk: Koningskwestie En Bezettingsregime van de Kapitulatie Tot Berchtesgaden (28 Mei-19 November 1940). Antwerpen: Nederlandsche boekhandel, 1982.
Velaers, Jan, and Herman Van Goethem. Leopold III : De Koning, Het Land, de Oorlog. Tielt: Lannoo, 1994.