Belgique en guerre / Articles

Mouvements de jeunesse

Thème - Collaboration

Auteur : De Wever Bruno (Institution : UGent)

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Sous l'Occupation, les mouvements de jeunesse belges traditionnels doivent cesser leurs activités, sous la pression de l'occupant. Par contre, ce dernier autorise les mouvements de jeunes qui s'engagent dans la collaboration. Ils connaissent un relatif succès.

'Uniformisation' de la jeunesse

Sous l'Occupation, les mouvements de jeunesse belges sont 'uniformisés' sur le modèle allemand. Ce qui veut dire que seuls les mouvements de jeunesse de tendance national-socialiste peuvent poursuivre leurs activités. Jusqu'en 1943, des mouvements de jeunesse catholiques subsistent sous la protection de l’Église.

Les factions collaborationnistes belges disposent, au début de l'Occupation, de leurs propres mouvements de jeunesse. Le Vlaams Nationaal Verbond (VNV) contrôle l’Algemeen Vlaams Nationaal Jeugdverbond (AVNJ), le Verbond van Dietse Nationaal-Solidaristen (Verdinaso) contrôle les Jong-Dinaso, et Rex enfin la Jeunesse rexiste/Rex-Jeugd. La Vlaamse Jeugd, créé à l'été, est proche de la Vlaamse SS.

Nationaal-Socialistische Jeugd in Vlaanderen (NSJV) et Vlaamse Hitlerjeugd

17536.jpg
Institution : CegeSoma
Collection : Belgapress
Droits d'auteur : CegeSoma
Légende d'origine : Non légendée

Sous l'impulsion de la Reichsjugendführung, l'occupant s'efforce d'unifier les mouvements de jeunesse sous le contrôle allemand. En Flandre, entre mai et juillet 1941, la Nationaal-Socialistische Jeugd in Vlaanderen (NSJV) naît d'une fusion entre l'AVNJ, les Jong-Dinaso, Rex-Jeugd et la Vlaamse Jeugd. La NSJV est financée par les Allemands et est présentée comme « non partisane », mais c'est le VNV qui tire les ficelles. La DeVlag, un mouvement favorable à une Grande Allemagne, crée pour ce motif en novembre 1943 son propre mouvement de jeunesse, la Hitlerjeugd Vlaanderen. Ce qui alimente une crise au sein de la NSJV. Plusieurs de ses dirigeants estiment que le VNV trahit ses idéaux en ne s'opposant pas avec assez de fermeté à la tendance pangermanique dans la collaboration. Des dissidences surviennent, surtout dans les Dietse Blauwvoetvendels qui rassemblent les jeunes gens membres de la NSJV. Fin 1943, la NSJV a cessé de facto d'exister.

Une pépinière de recrutement pour le front de l'Est

Les mouvements de jeunesse collaborationnistes sont un vivier de recrutement pour la collaboration militaire et en particulier pour les combats sur le front de l'Est. En Belgique francophone en 1943, la Jeunesse légionnaire naît de la fusion de la Jeunesse rexiste et de quelques autres petits mouvements de jeunesse collaborationnistes. La Jeunesse légionnaire bénéficie de l'appui de la SS allemande et de la Hitlerjugend. Comme son nom le suggère, elle sert d'antichambre aux troupes de Léon Degrelle engagées sur le front de l'Est.

Bibliographie

De Wever, Bruno. Greep Naar de Macht: Vlaams-Nationalisme En Nieuwe Orde: Het VNV, 1933-1945. Tielt - Gent: Lannoo - Perspectief, 1994.

Simon, Michel. Jeunesses Rexiste et Légionnaire 1940-1945: Du Feu de Camp... Au Coup de Feu. La Gleize: Michel Simon, 1995.

Simon, Michel. Jeux sans Piste : Les Organisations de Jeunesse d’ordre Nouveau Non Rexistes En Belgique Francophone Sous l’Occupation. La Gleize: Michel Simon, 2000.


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260608.jpg Articles Vlaams Nationaal Verbond (VNV) De Wever Bruno
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