Coopération avec l'occupant par adhésion à l'une ou l'autre organisation militaire engagée dans le pays occupé ou sur les fronts de guerre allemands.
Après l'invasion de l'Union soviétique (22 juin 1941), des légions anticommunistes sont créées dans l'Europe occupée. En Belgique, la Vlaams Legioen (VNV) et la Légion wallonne (Rex) sont créées dans le giron de la collaboration politique. Elles sont respectivement engagées dans le cadre de la Waffen-SS et de la Wehrmacht sur le front de l'Est. A partir de 1943, la Légion wallonne est incorporée dans la Waffen-SS comme Sturmbrigade (puis Division) Wallonien, aux côtés de la Sturmbrigade (puis Division) Langemarck. Au total quelque 10.000 Flamands et 8.000 Belges francophones servent dans ces unités. Quelque 700 Belges, dont une large majorité de Flamands, s'enrôlent dans la Kriegsmarine.
En Belgique, la Vlaamse Wacht et les Gardes wallonnes sont créées pour reprendre certaines tâches de l'armée d'occupation,. La Luftwaffe dispose d'une formation propre, la Fabriekswacht (rebaptisée Vlaamse Wachtbrigade en 1943 et Flakbrigade en 1944).
Ces formations assurent des missions de surveillance et sont utilisées dans la lutte contre la résistance. Après la Libération, ses membres prennent la fuite en Allemagne où ils sont, pour la plupart, incorporés dans la Waffen-SS. Environ 8.500 Belges font partie des troupes auxiliaires de l'occupant. Certains le font pour des motifs politiques, d'autres pour subvenir à leurs besoins ou pour éviter le travail obligatoire.
A partir de mars 1941, le NSKK – le Nationalsozialistische Kraftfahrkorps (Corps de transport) – recrute du personnel en Belgique. Ces volontaires sont engagés comme chauffeurs et mécaniciens sur les diverses zone de front et, dans les territoires occupés, pour le transport de matériel, de munitions et de troupes. Ils sont souvent armés et servent généralement sur le front de l'Est. Plus de 4.000 Belges seront condamnés pour collaboration dans le NSKK.
Des milliers de Belges s'enrôlent dans l'Organisation Todt (OT) comme ouvriers du bâtiment sur les divers fronts allemands, notamment pour la construction du mur de l’Atlantique. Sur le front de l'Est, ils sont armés afin de se défendre contre les partisans. Plus de 3.000 Belges sont condamnés pour leur collaboration dans l'OT.
A la fin de leur contrat, bon nombre de membres du NSKK et de l'OT rallient une formation paramilitaire ou servent dans la Waffen-SS.
Après la guerre, quelque 40.000 Belges seront condamnés pour port d'armes, ce qui constitue la forme de collaboration la plus importante. Il ne s'agit pas seulement de collaborateurs militaires stricto sensu: des membres des unités de police collaborationnistes et des collaborateurs politiques armés ont également été condamnés pour port d'armes.
De Wever, Bruno. “Militaire Collaboratie in België Tijdens de Tweede Wereldoorlog.” Bijdragen En Mededelingen Betreffende de Geschiedenis Der Nederlanden 118 (2003): 22–40.