Dans les territoires occupés les conseils de guerre allemands prononcent trois types de peine de privation de liberté contre des citoyens qui ont nui aux intérêts de l'armée allemande. La peine la plus lourde est l'enfermement accompagné de travail forcé. Elle s'applique aux inculpés que le juge estime incorrigibles et s'accompagne de lourds travaux forcés. Le séjour peut durer d'un an à quinze ans voire à perpétuité. Les peines d'emprisonnement (Gefängnisstrafe) et de mise aux arrêts (Festungshaft) – une forme moins sévère de réclusion qu'on considère moins grave que la prison – sont des alternatives plus douces qui ne comportent pas l'obligation de travaux forcés. Ces peines sont prévues pour les accusés qui ont commis un accident de parcours et ont pour but de les ramener sur la bonne voie. La durée de cette réclusion varie d'un jour à cinq ans. Le séjour dans un établissement pénitencier doit amener le condamné à une prise de conscience, afin qu'il puisse, du moins en théorie, réintégrer la société à sa mise en liberté.
Quant au lieu où les condamnés doivent purger leur peine, c'est l'occupant qui en décide en fonction du régime d'exécution de la peine. En règle générale, les peines légères sont exécutées dans les territoires occupés. La plupart de ces condamnés purgent leur peine dans la section allemande d'une prison belge ou sont remis à la justice belge, qui est chargée de l'exécution de leur peine. Les prisonniers dont l'enfermement constitue un danger pour l'ordre public et dont la peine est lourde, sont transférés systématiquement à partir de 1941 vers le Reich. Selon leur sexe et le prononcé de la peine, ils finissent dans des établissements pénitentiaires tels que ceux de Siegburg, Diez, Waldheim, Anrath ou Rheinbach.

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Légende d'origine : Porte de la prison de Forest

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Légende d'origine : Politieke Gevangenen te Merksplas. (Foto J. Wynants)

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Légende d'origine : La Prison de St. Gilles à Bruxelles
Légende Web : Couloir de la prison de Saint-Gilles en 1939. Pendant la guerre, la prison continue de fonctionner. Certaines de ses sections sont réquisitionnées par l’occupant allemand pour y incarcérer des détenus en particulier.
Bibliographie
Roden, Dimitri. « "In naam van het Duitse volk!” Het Duitse krijgsgerecht en de openbare orde in bezet België (1940-1944) ». Ph.D. Thesis, Universiteit Gent, 2015.
Roden, Dimitri. « Van aanhouding tot strafuitvoering. De werking van
het Duitse gerechtelijke apparaat in bezet België en Noord‑Frankrijk
(1940-1944) ». Cahiers d’Histoire du Temps Présent/Bijdragen tot de Eigentijdse Geschiedenis 22 (2010): 113‑60.