Situation en 1940
En 1940, on compte deux prisons centrales en Belgique, à Louvain et Audenarde (remplaçant Gand) pour les condamnés criminels à des longues peines ainsi qu’un établissement pénitentiaire central à Merksplas pour les jeunes. Des 27 prisons secondaires, regroupant prévenus et condamnés à des peines courtes, installées dans chaque arrondissement (deux à Bruxelles), 24 sont en fonction durant l’Occupation (Furnes, Marche et Audenarde furent supprimées, Huy réouverte).

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Légende d'origine : La prison de Forest
Législation carcérale

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Légende d'origine : La Prison de St. Gilles à Bruxelles
Légende Web : Couloir de la prison de Saint-Gilles en 1939. Pendant la guerre, la prison continue de fonctionner. Certaines de ses sections sont réquisitionnées par l’occupant allemand pour y incarcérer des détenus en particulier.
La réforme de 1920 substitue le classement anthropologique des détenus par un classement par durée de peine pour les répartir dans les établissements (voir encadré).
La loi sur la défense sociale du 9 avril 1930 crée de nouveaux établissements chargés d’accueillir les internés qui pour des raisons d’« anormalité » ne peuvent être condamnés.
Pour déterminer cette « anormalité », la loi prévoit des annexes psychiatriques, instituées dans les prisons de Forest, Louvain, Anvers, Charleroi, Mons, Liège et Namur. En 1939, ces annexes psychiatriques ont traité 1.745 hommes et 158 femmes ; en 1943, 1.939 hommes pour 198 femmes.
Les Etablissements de défense sociale sont ceux de Tournai et Rekkem pour les hommes et Mons et Saint-André pour les femmes (jusqu’en 1942). Ils ont en 1943 hébergé un maximum de 509 hommes et 87 femmes.
La loi formalise la mise à disposition du gouvernement pour les récidivistes et de délinquants d’habitude. En 1939, 142 hommes et 5 femmes, en 1943, 122 hommes et 3 femmes ont subi cette mise à disposition, les hommes à Merksplas, Turnhout et Mons, les femmes à Sint Andries (Bruges).
Surpopulation carcérale
La population des prisons passe en moyenne annuelle de 3.947 en 1939 à 5.655 en 1943, connait un maximum de 4.161 détenus de droit commun belge en 1939 et de 7.105 en 1943… A ces chiffres, il faut ajouter les détenus sur ordre de l’Occupant, lequel a réquisitionné des sections dans les prisons belges. Dès septembre 1944, les prisons sont encombrées et de nombreux centres d’internement sont créés pour interner environ 70.000 suspects de collaboration.

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Légende d'origine : Politieke Gevangenen te Merksplas. (Foto J. Wynants)

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Légende d'origine : Bruxelles. La prison de Saint-Gilles
Bibliographie
Bruyneel, Elisabeth. Dagboek achter tralies: de evolutie van het Belgische gevangenisregime tussen 1944 en 1950. Merksplas: Gevangenismuseum, 2006.
Grevers, Helen. Van landverraders tot goede vaderlanders : de opsluiting van collaborateurs in Nederland en België 1944-1950. Amsterdam: Balans, 2013.