Le socialiste Henri De Man (1885-1953) devient relativement célèbre dans les années vingt en critiquant le marxisme et surtout l’interprétation faite par les sociaux-démocrates européens. Ses ouvrages Au-delà du marxisme (1926) et L'idée socialiste (1933) sont traduits dans plusieurs langues.
Membre du Parti Ouvrier Belge (POB), il s'efforce , à partir de 1933, de pallier aux conséquences de la crise économique avec le Plan du Travail. Selon lui, il s’agit de la meilleure réponse à l'influence grandissante du fascisme. En tant que ministre des Travaux publics (1934-1935) et ministre des Finances (1936-1938), il ne réussit pas à inverser le cours de choses. Pour De Man, la démocratie parlementaire n'est pas capable de briser l’influence du pouvoir de l’argent. À ses yeux, la solution réside dans la mise en place d'un État autoritaire.
Pendant les premiers mois de l'Occupation, il est le principal conseiller de Léopold III et de la reine mère. Tous trois estiment que l’Ordre nouveau est la meilleure manière de restaurer la paix et la justice sociale. Hitler s'oppose au projet de Léopold III de gouverner lui-même : il donne la préférence à une administration militaire car il pense que la guerre va se prolonger. Le Manifeste de juin 1940 dans lequel De Man, président du POB depuis 1939, décrète la fin du parti ne fait pas fléchir l'occupant.
Après avoir jeté les bases d'un ordre corporatiste avec l'Union des Travailleurs Manuels et Intellectuels (UTMI), son rôle prend fin. Au printemps 1941, De Man est interdit de prise de parole en public. Il se réfugie en France, en Haute-Savoie. De là, il part en 1944 pour la Suisse où il vit en exil jusqu'à son décès en 1953.
Brélaz, Michel. Henri de Man: Une Autre Idée Du Socialisme. Genève: Antipodes, 1985.
Claeys-Van Haegendoren, Mieke. Hendrik de Man: persoon en ideeën. Antwerpen: Standaard Wetenschappelijke Uitgeverij, 1974.
Van Haegendoren, Mieke. Hendrik de Man: Een Biografie. Mens En Tijd. Antwerpen: De Nederlandsche boekhandel, 1972.
