QUI?
Le juge des enfants peut placer un mineur suspect de collaboration dans un établissement d'éducation de l'État jusqu'à ses 21 ans, âge de la majorité légale à l'époque. L’établissement de Ruiselede ouvre un quartier spécial pour jeunes inciviques en novembre 1944. Celui de Mol fait de même en juillet 1945. Les filles sont placées dans l'établissement d’éducation de Saint-Servais près de Namur. Les quartiers séparés pour collaboration existent jusqu'en avril 1947.
QUOI?
L'établissement ouvre un dossier personnel pour chaque mineur, de son arrivée à son départ. Le volume et le contenu du dossier sont très variables. Les pièces suivantes sont généralement présentes : le verdict et les décisions du juge des enfants, la correspondance entre le juge des enfants et le directeur, des lettres des parents, les citations du parquet à comparaître devant le juge des enfants, les fiches médicales et le rapport d'observation.
Le rapport d'observation décrit en détail les antécédents du mineur, de ses parents et de ses éventuels frères et sœurs pendant la guerre. Y figure ensuite l'état de santé, les antécédents médicaux et les caractéristiques physiques et mentales du mineur : savoir, capacité de réflexion, développement mental, caractère, comportement, et enfin, une orientation professionnelle. À l’aide d’un résumé et d’une conclusion, la direction se prononce dans le rapport sur la nécessité ou non de maintenir le mineur en institution.
OÙ?
Le dossier personnel du mineur reste toujours au sein de l'établissement pour mineurs. Si un mineur séjourne d'abord à Ruiselede puis à Mol, les archives des deux institutions auront un dossier sur lui. Contrairement au dossier personnel, le dossier d'écrou suit le mineur lorsqu'il est transféré vers un autre établissement. Si le mineur séjourne dans une prison ou un centre d'internement avant d’arriver dans un établissement d'éducation de l’État, le dossier d’écrou est alors intégré au dossier personnel de cette institution.
Tous les garçons sont envoyés à Ruiselede jusqu'au 23 juillet 1945. Ensuite, la tendance est de placer les garçons de Bruxelles et de Wallonie à Mol et les garçons flamands à Ruiselede. Les dossiers des établissements de Mol et Ruiselede sont intégralement conservés aux Archives de l’État d'Anvers-Beveren et de Bruges, respectivement. Les dossiers des filles à Saint-Servais ont été perdus. Toutefois, les journaux des entrées et sorties, ainsi que les répertoires chronologiques, conservés aux Archives de l'État de Namur, permettent de retrouver la durée du séjour, le lieu de résidence, le juge des enfants et le motif du placement.
COMMENT?
Pour consulter un dossier de l'établissement d’éducation de l’État de Ruiselede et/ou celui de Mol (garçons), il faut d'abord obtenir l'autorisation écrite de l'agence flamande Opgroeien, responsable de la protection de l’enfance. Les archives de l'établissement de Saint-Servais (filles) peuvent être consultées après autorisation du service général des Institutions publiques de protection de la jeunesse (IPPJ).
Les dossiers de Mol sont classés par date d'inscription et par numéro de rôle. Tant un système de fiches au nom du mineur que les journaux des mineurs entrants et sortants permettent de découvrir la date d'inscription ou le numéro de rôle et, ainsi, de retrouver le dossier. Les dossiers de Ruiselede sont classés par date de sortie, puis par nom, dans l'ordre alphabétique. La base de données permet au personnel de la salle de lecture de trouver et extraire facilement le dossier.