Après la Libération, l’État démocratique belge se doit d'installer à nouveau son autorité. La continuité et le redémarrage de l'appareil judiciaire sont un élément-clef de cette restauration politique.
Continuité
Contrairement à ce qui s'est passé lors de la Première Guerre mondiale, les cours et tribunaux ne cessent pas leurs activités : ils continuent tout simplement à fonctionner après la Libération. Par contre, certains magistrats doivent répondre de leur attitude sous l'Occupation, et d'autres ont été victimes de la répression allemande.
Outre leurs activités normales, les cours et tribunaux sont confrontés aux conséquences de la guerre et de l'Occupation. Ainsi, les juges de paix doivent se pencher sur des questions de tutelle d'enfants nés de la relation entre une femme belge et un soldat allemand, et le nombre de divorces connaît une forte hausse. Ou encore : des Juifs qui ont survécu à la guerre et dont les propriétés ont été aliénées sous l'Occupation font appel au juge pour les recouvrer.

Institution : CegeSoma
Collection : Algoet
Droits d'auteur : CegeSoma
Légende d'origine : Lucien Van Beirs, procureur du roi de Bruxelles
Légende Web : Lucien Van Beirs à Buchenwald
Redémarrage
La poursuite du travail judiciaire se trouve compliquée par le déploiement de l'appareil de la justice militaire, chargée de sanctionner la collaboration ; pour la population, il s'agit là de la première priorité de la justice au départ des Allemands. Les auditorats commencent à s'en occuper aussitôt après la Libération, et les conseils de guerre prononcent leurs premiers jugements en octobre 1944.
La justice militaire connaît une expansion rapide et intense. En février 1946, 21 conseils de guerre sont en activité – c'est le nombre maximum. Afin de doter la justice militaire du personnel nécessaire, on fait appel à des magistrats des cours et tribunaux non militaires, lesquels doivent dès lors souvent faire face à un manque de personnel.

Droits d'auteur : Droits Réservés
Légende d'origine : Non légendée

Droits d'auteur : Droits Réservés
Légende d'origine : Manifestation à Ath contre la légerté (sic) de la justice face aux inciviques immédiat après-guerre

Institution : CegeSoma
Droits d'auteur : Droits Réservés
Légende d'origine : Mont-sur-Marchienne (4/9/44). Les femmes qui ont eu des relations avec l'ennemi arrêtées, certaines ont les cheveux coupés.
Bibliographie
Huyse, Luc, and Steven Dhondt. Onverwerkt Verleden : Collaboratie En Repressie in België 1942-1952. Leuven: Kritak, 1991.
Swillen, Gerlinda. De Wieg van de Tweede Wereldoorlog : Oorlogskinderen Op de as Brussel-Berlijn. Brussel: VUB Press, 2016.