Le Pays réel est lancé le 3 mai 1936 comme « quotidien de combat de Rex». A l’approche des législatives du 24 mai 1936, le quotidien se présente comme une nouvelle feuille électorale. Son objectif est de participer à la propagande du mouvement, jusque-là assurée par l’hebdomadaire Rex.
Le titre, malgré la présence d’un rédacteur en chef de qualité (Hubert d’Ydewalle), connait quelques problèmes : parution avec retards, carences dans la mise en page ou encore manque de sérieux dans les informations.
Ces défauts sont toutefois compensés par un titrage spectaculaire, inspiré de Paris Soir et par un ton agressif, dirigé contre « les Banksters» et « les Pourris ». Les abonnements collectifs souscrits par des sympathisants discrets et fortunés (dont le baron de Launoit) garantissent de gros tirages. En octobre 1936, 217.000 exemplaires sont ainsi diffusés.
Suite à l’échec électoral contre Van Zeeland (avril 1937), de nombreux soutiens se retirent. Dès lors, la diffusion baisse, reflétant l’évolution de l’opinion publique par rapport à Rex: 50.000 exemplaires fin 1937 et environ 18.000 dans l’été 1939.
Le journal disparait au lendemain du 10 mai 1940 mais est rapidement relancé le 25 août. Quotidien d’un parti se profilant comme totalement fasciste, il est désormais considéré par l’opinion comme le moniteur de l’ultra-collaboration à la sauce belgicaine. Il n’hésite d’ailleurs pas à s’aligner de plus en plus sur le nazisme. Sa radicalité ne lui amène pas de nouveaux lecteurs: si en octobre 1940 il connaît un bref regain avec 48.000 exemplaires diffusés, il en écoule un peu moins de 9.000 en juin 1944.
Il disparaît à la Libération, le 2 septembre 1944.
Magain, Marc. Degrelle, Un Tigre de Papier. Bruxelles: Hatier, 1988.
Etienne, Jean-Michel. Le Mouvement Rexiste Jusqu’en 1940. Paris: Colin, 1968.
