Hausse
Pendant l'Occupation, la criminalité 'ordinaire' ne disparaît pas. Pire : le nombre de délits est en forte hausse. C'est, de manière générale, un phénomène bien connu en temps de guerre. En 1942 et en 1943, les parquets enregistrent deux fois plus de délits qu'en 1939. Beaucoup de ces dossiers n’arrivent jamais devant les tribunaux : il y a également relativement plus de classements sans suite qu'en temps de paix.
Une partie des affaires classées sans suite concernent des activités de résistance qui impliquent aussi des infractions à la loi belge. La hausse de la criminalité est surtout imputable aux vols, au recel et à l'escroquerie. La pénurie (alimentaire) pendant l'Occupation est en lien direct avec les statistiques judiciaires. Le nombre de vols de récoltes, de bois et de charbon connaît une augmentation exponentielle, de même que les cas de braconnage. Dans les campagnes, c'est surtout pendant la deuxième moitié de l'Occupation que des bandes attaquent des fermes.
Déstabilisation
Chose frappante, le profil des délinquants se modifie considérablement. Le pourcentage d'hommes célibataires ou divorcés baisse, et celui des hommes mariés, des personnes âgées et surtout des femmes est en hausse. La délinquance juvénile augmente elle aussi. Tout cela est lié à la détérioration des conditions de vie. L'Occupation a aussi d'autres conséquences sur le comportement (criminel) de la population. Beaucoup d'hommes, chefs de famille, sont absents parce que prisonniers de guerre ou au travail en Allemagne. Le marché noir est florissant en raison du rationnement. En outre, tous ceux qui mènent une existence clandestine sont exclus de la distribution normale des vivres et contraints d'user de méthodes illégales pour s'en sortir. De façon générale, l'Occupation et la violence de l'occupant, des partis collaborationnistes et des groupes de résistants a un effet déstabilisant sur la société.
Bibliographie
Dupréel, Jean. “La Criminalité Du Droit Commun En Belgique Durant La Deuxième Guerre Mondiale.” In Les Effets de La Guerre Sur La Criminalité, by Commission internationale pénale et pénitentiaire, 6–16. Berne: Staempfli, 1951.
Vrints, Antoon. “Patronen van Polarisatie. Homicide in België Tijdens de Tweede Wereldoorlog.” Cahiers d’Histoire Du Temps Présent/Bijdragen Tot de Eigentijdse Geschiedenis, no. 15 (2005): 177–204.