La Belgique est placée sous contrôle militaire ; ce sont donc des services de police militaire comme laGeheime Feldpolizei(GFP) et la Feldgendarmerie qui se chargent d'y maintenir l'ordre. Faute de personnel policier suffisant, l'occupant doit accepter à l'été 1940 l'aide de la SS. Celle-ci envoie en Belgique son propre personnel, le Sicherheitspolizei-Sicherheitsdienst (Sipo-SD), avec pour mission d'y appuyer la police militaire. En réalité, la SS s'efforce, par le biais du Sipo-SD, de saper de l'intérieur le pouvoir des militaires.
À l'été 1940, l'administration militaire reconnaît le Sipo-SD comme force de maintien de l'ordre, à condition que le service accepte d'être contrôlé par les autorités militaires et n'agisse que sur instruction de la GFP. Après septembre 1940, le Sipo-SD Dienststelle Brüssel devient, sous la direction de Constantin Canaris, un service de police à part entière avec des cantonnements à Anvers, Gand, Liège, Charleroi et Lille. Dans les zones où la résistance est particulièrement active, le service met en place des postes extérieurs (Louvain, Douai, Arlon, Dinant et Hasselt). Enfin, le Sipo-SD dispose au fort de Breendonk d'une prison qui lui est spécifique.
En février, le Sipo-SD se détache de la GFP. Après l'instauration de la Sicherheitshaft, elle peut procéder elle-même et de manière autonome, avec l'accord des autorités militaires, à des arrestations, enfermer un suspect et le transférer sans condamnation dans un camp de concentration. En matière de maintien de l'ordre, la police intervient dans des domaines divers allant du combat contre la résistance et les Juifs au contre-espionnage en passant par la lutte contre la contrebande et le marché noir.
L'entrée en lice de l'administration civile allemande et la nomination de Richard Jungclaus au poste de Höherer SS-und Polizeiführer font basculer le maintien de l'ordre aux mains de la SS. Délivré de tout contrôle de la part des militaires, le Sipo-SD voit se renforcer encore, dans les dernières semaines de l'occupation, son pouvoir de décision sur le sort des suspects.
De Jonghe, Albert. “De Strijd Himmler-Reeder Om de Benoeming van Een HSSPF Te Brussel (1942-1944). Eerste Deel: De Sicherheitspolizei in België.” Bijdragen Tot de Geschiedenis van de Tweede Wereldoorlog 3 (1974): 9–81.
De Jonghe, Albert. Hitler En Het Politieke Lot van België (1940-1944): De Vestiging van Een Zivilverwaltung in België En Noord-Frankrijk: Koningskwestie En Bezettingsregime van de Kapitulatie Tot Berchtesgaden (28 Mei-19 November 1940). Antwerpen: Nederlandsche boekhandel, 1982.
Van Eetvelde, Robby. “De Sicherheitspolizei Und Sicherheitsdienst (Sipo-SD) Aussendienststelle Antwerpen: Het Politionele Repertoire van Een Lokale Duitse Politiedienst in Bezet België.” Cahiers d’Histoire Du Temps Présent/Bijdragen Tot de Eigentijdse Geschiedenis, no. 19 (2008): 135–79.