Frans Daels (1882-1974) est un médecin et professeur à l'université de Gand, flamingant, homme politique nationaliste flamand et président des pèlerinages à la Tour de l'Yser(IJzerbedevaarten).
Daels grandit dans une famille aisée, francophone, à Anvers. Il fait carrière en tant que gynécologue à l'université de Gand. Pendant la Première Guerre mondiale, il sert comme médecin dans l'armée belge. Il y devient flamingant et est en contact avec les dirigeants du mouvement frontiste, d'inspiration nationaliste flamande.
Il crée l’organisation Hommage aux héros (Heldenhulde) qui honore les flamingants tombés au combat en ornant leurs tombes de symboles flamands. C'est de là que naissent après la guerre les pèlerinages de l'Yser et l'édification en 1928-1930 de la Tour de l'Yser à Dixmude – Daels en prend l'initiative et est porté à leur présidence. Il s'active également en faveur de la néerlandisation de l'université de Gand et de la science en général. Il fonde en 1925, dans l'arrondissement d'Eeklo, un parti nationaliste flamand qui ne connaît guère de succès.
En 1940, Daels fait partie du conseil de guidance du VNV. Il critique la politique, selon lui trop indulgente, envers la tendance pangermanique de la collaboration. À l'été 1941, il prend la direction d'un hôpital de campagne auprès de la Légion Flamande (Vlaams Legioen), l'unité de volontaires flamands qui combat sur le front de l'Est. Quand il s'avère que la Légion Flamande se bat dans le cadre de la Waffen-SS, Daels se retire et son attitude critique face au VNV se renforce. Il démissionne en 1942 de ses fonctions de membre du conseil de guidance, et en 1943 du parti.
À la Libération, il plonge dans la clandestinité et se réfugie en Suisse. Il est condamné à mort par contumace, peine commuée en un emprisonnement de 15 ans lorsqu'il rentre en Belgique en 1959. Grâce notamment à l'intervention du Premier ministre Gaston Eyskens, il ne doit pas aller en prison. En 1968, il devient président d'honneur du comité du pèlerinage de l'Yser.
De Wever, Bruno. “Frans Daels.” In Nieuwe Encyclopedie van de Vlaamse Beweging, 836–39. Tielt: Lannoo, 1998.