Volontaire de guerre en 1917, Walter Ganshof van der Meersch (1900-1993) commence après le conflit des études de droit à l’ULB. Sa carrière est prometteuse et il grimpe rapidement les échelons : avocat (1921), substitut du Procureur du Roi de Bruxelles, Procureur du roi (1934) et finalement Auditeur général près la Cour Militaire en avril 1940.
Un magistrat incontournable dans la Belgique en guerre
En tant qu’Auditeur général, il dirige, en mai 1940, l’arrestation des personnes suspectées de représenter un danger pour la sûreté de l’Etat belge. Incarcéré à ce titre par les Allemands au début de l’Occupation, il devient, à sa libération (1941), membre du Comité Gilles, que l’on peut qualifier comme l’antenne du gouvernement belge en territoires occupés. Une nouvelle fois arrêté en 1942, il gagne Londres l’année suivante où il est nommé Haut-Commissaire à la Sécurité de l’Etat. Auditeur et Haut-Commissaire, il joue un rôle central lors de la libération du pays. En effet, il coordonne l’action de deux des principales institutions chargées d’assurer l’ordre, la sécurité, la répression de la collaboration et de garantir le succès de la transition politique.
Définir, centraliser et uniformiser : la politique répressive de l’Auditeur général
Ganshof joue un rôle primordial dans la définition et la mise en pratique de la politique répressive en Belgique libérée. Il aide à définir une interprétation du Code Pénal tenant compte des réalités en territoires libérés. Il intervient dans la définition de la répression, finalement restreinte, de la collaboration économique (article 115 du CP). En 1945, constatant l’inadéquation de la législation face à la ‘petite’ collaboration, il plaide pour l’instauration de l’épuration civique. Par ses circulaires, il veille également à uniformiser, autant que possible, les politiques répressives menées lors de cas similaires dans les différents auditorats du pays.
L’après-guerre : sur tous les fronts
Un temps préssenti pour former un gouvernement en juin 1945, Ganshof refuse.
Avocat général à la Cour de Cassation en 1947, il y remplit entre 1968 et 1975 la fonction de Procureur général. Courant 1960, il est ministre sans portefeuille chargé de la transition politique au Congo et en 1976 Commissaire royal pour les lois linguistiques. Parallèlement, il mène carrière à la Cour Européenne des Droits de l’Homme dont il est le Vice-Président. Il est également professeur à l’ULB dès 1936.
Bibliographie
Martin, Dirk. “Walter Ganshof van Der Meersch.” In Nieuwe Encyclopedie van de Vlaamse Beweging, 1230–31. Tielt: Lannoo, 1998.
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Velu, J. “Walter Ganshof van Der Meersch.” Nouvelle Biographie Nationale. Bruxelles: Académie Royale des sciences, des lettres et des beaux-arts, 2003.
“Le Vicomte Ganshof van Der Meersch.” Journal Des Tribunaux numéro spécial, no. 5711 (March 26, 1994).
Van Molle, Paul. Le Parlement Belge 1894-1969. Ledeberg: Erasmus, 1969.