Autorisé par l’occupant après de laborieuses tractations le 4 juin 1941, le Mouvement National Populaire Wallon (MNPW) relève d’une initiative de l’antenne liégeoise de la Propaganda-Abteilung (PA). Celle-ci, désireuse de se constituer une clientèle d’affidés, a eu l’idée de relayer les ambitions d’Antoine Leclercq, un transfuge de Rex.
Leclercq, ancien échevin catholique de Herstal, est passé à Rex à la fin de l’été 1940. Bombardé en septembre Chef de Rex-Wallonie, il ne tarde pas à se brouiller avec Léon Degrelle suite à une rétrogradation au rang de Chef de Rex-Province de Liège. Furieux, il flirte alors avec divers services allemands puis glisse à la dissidence ouverte.
Le 1er mai 1941, il fait approuver par ses protecteurs allemands le texte d’une brochure-programme tirée à 10.000 exemplaires, Wallons, réveillez-vous ! Il y expose ses projets d’avenir (fédéralisme européen présidé par le Reich, antisémitisme et antimaçonnisme pointus, instauration d’un régime autoritaire corporatif) et reçoit pour ce faire un coup de pouce significatif de l’occupant. Malgré cela, ou à cause de cela, le MNPW recrute difficilement et peine à s’étendre au-delà de la région liégeoise.
Début 1942, ce mouvement n’aligne au mieux que 800 adhérents et ses formations paramilitaires. Les Milices wallonnes n’existent que sur le papier. Un accord de fusion avec la minuscule Ligue antisémite ‘La Défense du Peuple’ tourne court. En butte à l’hostilité de Rex, Leclercq liquide sa formation et se met au service de la Werbestelle en novembre 1942.
Colignon, Alain. “Les Wallons Dirigeables.” In Jours de Guerre, edited by Fracis Balace, 129–49. Bruxelles: Crédit communal, 1992.
