L'Office National du Travail est créé en Belgique par un arrêté du 10 avril 1941. Il ne s'agit pas d'un service administratif classique mais d'une sorte de 'corporation' : une organisation autonome disposant de larges pouvoirs sous la tutelle du ministère de l'emploi et du travail. L'Office national du travail centralise la formation, l'emploi et le contrôle de tous les travailleurs belges, y compris les chômeurs. Il peut également conclure des contrats d'emploi. Il est dirigé par Frits-Jan Hendriks, membre depuis 1940 du Vlaams Nationaal Verbond (VNV). L'organisation et subdivisée en agences régionales (bureaux du travail), installées dans les grandes villes. Ces agences sont généralement contrôlées par des collaborateurs (membres du VNV ou de Rex).
L'Office National du Travail se soustrait très vite au contrôle de son ministère de tutelle. Il devient de facto un prolongement de la Werbestelle allemande. Cela pose problème après l'instauration du travail obligatoire en Allemagne (6 octobre 1942). Alors que le reste de l'administration belge s'y oppose, l'Office National du Travail soutient la politique allemande, en ce compris la recherche des réfractaires et la déportation de travailleurs belges. En janvier 1943, les secrétaires généraux reconnaissent qu'ils n'ont plus la capacité de s’y opposer. Ils abandonnent à son sort, dans les faits, cette corporation qu'ils avaient pourtant eux-mêmes mise sur pied.
Brinckman, Bart. « Een schakel tussen arbeid en leiding: het Rijksarbeidsambt (1940-1944) ». Cahiers d’Histoire du Temps Présent/Bijdragen tot de Eigentijdse Geschiedenis, no 12 (1989): 85‑161.
Wouters, Nico. De Führerstaat: overheid en collaboratie in België (1940-1944). Tielt: Lannoo, 2006.
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