Une inspiration pour la jeunesse
Pendant la Première Guerre mondiale, Wies Moens (1898-1982) étudie à l'Université de Gand flamandisée par l’occupant allemand. Après la guerre, il est condamné pour activisme et emprisonné. C'est en prison qu'il écrit Celbrieven (1920), un recueil qui connait un impact considérable et qui influence toute une génération de jeunes nationalistes flamands. La même année paraît son recueil de poèmes De boodschap. Dans les années vingt, Wies Moens appartient, avec notamment Paul Van Ostaijen, à l'avant-garde littéraire de l'expressionnisme humanitaire. Ces écrivains croient en une fraternité universelle; à leurs yeux, le poète est un visionnaire au service de la communauté.
L'idéologue exalté
Progressivement, Wies Moens va donner à ses idéaux une incarnation plus politique. En 1931, il fonde avec Joris Van Severen le Verdinaso, dans le but de mettre en place un État populaire thiois aux fondements national-solidaristes. Il croit, dans un premier temps, en une Flandre indépendante. Mais à partir de la deuxième moitié des années trente, il se rallie aux thèses pannéerlandaises. Il développe également ces thèses dans sa revue Dietbrand et dans ses poèmes, ainsi que dans le recueil Golfslag (1935). Pendant la Seconde Guerre mondiale, Moens s'engage d'emblée dans la collaboration active et sympathise avec le Vlaams Nationaal Verbond (VNV). Il n'écrit alors plus guère de poèmes. De 1941 à 1943, il occupe une fonction dirigeante à Zender Brussel, la station de radio que contrôlent les Allemands
L'issue
Après la guerre, il est condamné à mort par contumace. Il vit en exil aux Pays-Bas jusqu'à son décès. Il refuse de recourir à la mesure de grâcequi intervient en 1968 : ce qu'il veut, c'est une amnistie pleine et entière. Il meurt en 1982.
Bibliographie
Brems, Elke. « The Same Blood Works in Us. Wies Moens as a Cultural Mediator in Times of War ». Revue Belge de Philologie et d’histoire/Belgisch Tijdschrift Voor Filologie En Geschiedenis, no 92 (2014): 1379‑93.
Van Damme, Els. « ‘Met u of zonder u, altijd voor u’. De ‘volksverbonden’ lyriek van Wies Moens ». In Verbrande schrijvers: « culturele » collaboratie in Vlaanderen 1933-1953, édité par L. De Vos, Yves T’Sjoen, et Ludo Stynen, 71‑91. Gent: Academia press, 2009.
Vanfraussen, Eveline. « Wies Moens ». In Kritisch lexicon van de Nederlanstalige literatuur na 1945, 1‑12. Alphen aan den Rijn: Samsom, 2006.