Une gestion efficace des informations est essentielle dans l'administration des États modernes. En cas d'occupation, la transmission d'informations par les autorités belges aux Allemands pose certains problèmes.
Description
À partir de 1940, les autorités belges et allemandes doivent administrer le pays ensemble. Les services belges et allemands se trouvent donc aussitôt étroitement liés, ce qui implique la transmission de quantités énormes de procès-verbaux, de rapports, de dossiers administratifs, de réponses à des questions spécifiques etc. De cette façon, les services allemands de sûreté et de maintien de l'ordre reçoivent des information sur des citoyens belges et des habitants, informations qu'ils peuvent éventuellement utiliser dans le cadre de leur politique de répression. Le problème se pose notamment très vite lorsqu'il s'agit de gérer les informations relatives aux Juifs. La question devient grave – selon les responsables belges de l’époque – après l'instauration du travail obligatoire en Allemagne (6 octobre 1942). La communication des informations devient alors l'un des problèmes les plus fondamentaux et les plus épineux pour l'administration du pays en temps de guerre.
Importance
Ce problème illustre bien la tension entre la réalité de la collaboration avec l'occupant et ce qu'on nomme en droit belge la 'délation'. Il s'agit aussi d'un indicateur intéressant pour évaluer le problème de l' « autonomie » qu'est censée conserver, ou non, un pouvoir public (une administration, la justice, la police, etc.) en cas d'occupation. Mais il montre surtout l'importance des choix individuels sous l'Occupation. Les responsables disposent bel et bien d'une certaine marge pour décider des informations qu'ils transmettront, ou non, aux Allemands.
Après la guerre
On ne condamne pratiquement aucun responsable belge sur pied de l'article 121bis ('délation'). Ce n’est que le cas que pour ceux d'entre eux qui ont, tout à fait explicitement, transmis aux services de sûreté allemands des informations sur des adversaires politiques. Après la Libération, la gestion des informations cesse d'être systématiquement problématique.
Bibliographie
Wouters, Nico. Mayoral collaboration under Nazi occupation in Belgium, the Netherlands and France, 1938-1946. Basingstoke: Palgrave Macmillan, 2016.
Zurné, Jan Julia. Tussen Twee Vuren. Gerecht En Verzet Tijdens de Tweede Wereldoorlog. Tielt: Lannoo, 2017.