La famille Laplasse habite à Oostduinkerke et est active dans la collaboration: Henri, le père, milite au Vlaams Nationaal Verbond (VNV), Fred, le fils, est membre de l'Algemeen Vlaams Nationaal Jeugdverbond (NSJV) et de la Fabriekswacht, Angèle, la fille, milite aux Dietse Meisjesscharen (DMS).
Condamnée à mort
Après la Libération, Irma Laplasse est accusée d'être impliquée dans la mort de sept résistants. Elle aurait mis des soldats allemands sur leur piste après l'arrestation par ces résistants de son fils, dans les heures précédant la Libération. Elle est condamnée à mort le 10 février 1945 par la Cour militaire de Gand et exécutée à Bruges le 30 mai.
Symbole d'une répression injuste
Dans les milieux nationalistes flamands, Laplasse est très vite considérée comme le symbole d'une jurisprudence injuste et erratique, celle qui a été appliquée dans le cadre de la répression d'après-guerre. La publication en 1947 de son journal de prison confirme cette image. En 1970, ce journal est réédité avec une introduction de l'historien Karel Van Isacker. Il doute que le procès à charge d'Irma Laplasse ait été mené dans les règles, et critique en particulier l'auditeur militaire Jean Vossen. La polémique enfle encore.
Un nouveau procès, mais une condamnation malgré tout
Différentes interventions de parlementaires de la Volksunie (VU) et du Christelijke Volkspartij (CVP) entraînent une nouvelle instruction judiciaire, et de nouveaux éléments apparaissent. La famille Laplasse exige qu'Irma soit réhabilitée, tandis que les organisation flamingantes voient dans la révision du procès une occasion de mettre en question l'ensemble de la jurisprudence qui a accompagné la répression. Les adversaires de la révision, de leur côté, craignent une résurgence de l'extrême-droite. En 1995, l'arrêt de la Cour militaire est annulé et un nouveau procès a lieu. Malgré tout, Irma Laplasse est condamnée par le tribunal militaire, le 14 février 1996, à la détention à perpétuité pour trahison et délation.
Bibliographie
Seberechts, Frank. “Swertvaeger, Irma.” In Nieuwe Encyclopedie van de Vlaamse Beweging, 2928–29. Tielt: Lannoo, 1998.