Malgré une éducation de ‘fils de bonne famille’, Paul Colin (1895-1943) n’achève pas ses études. Durant la Grande Guerre, disciple de Romain Rolland, il fréquente à Bruxelles des cercles pacifistes, n’hésitant pas à côtoyer des intellectuels allemands en uniforme. Après l’Armistice, il s’oriente vers le journalisme et la critique d’art, dirigeant la revue L’Art libre et aidant à lancer la revue Europe . Se définissant alors comme progressiste à tous crins, il s’en prend aux Alliés dans Allemagne 1919-1921 (1923) tout en critiquant régulièrement les nationalistes de La Nation belge.
Le chemin de Damas.
A la fin des années vingt, percevant le reflux de la vague révolutionnaire, il se réconcilie avec La Nation belge et se rallie aux valeurs patriotiques dans Belgique, carrefour de l’Occident (1933). Après avoir fondé « La Nouvelle Société d’Edition », il lance, en 1934, l’hebdomadaire politico-littéraire Cassandre, un journal plutôt à droite. Durant les années 1930, il adopte des positions ultra-neutralistes qui expliquent son internement comme suspect en mai 1940.
Du ‘fascisme occidental’ au nazisme
Sous l’Occupation, il se profile sans complexe en chantre de la collaboration intellectuelle. Il crée et dirige Le Nouveau Journal (octobre 1941), ‘LE’ quotidien du fascisme occidental qu’il entend désormais promouvoir. Auteur d’un livre remarqué, Les Ducs de Bourgogne (1941), son alignement sur les positions les plus radicales de la collaboration lui vaut de présider la très corporatiste « Association des Journalistes Belges » (mars 1942). Il est abattu par des résistants communistes le 14 avril 1943.
Bibliographie
Avermaete, Roger. “Paul Colin.” Biographie Nationale, n.d.
Hubin, Christian. “Les Débuts de Cassandre (Décembre 1934-Décembre 1936). Essai d’analyse Du Contenu.” MA Thesis, Université catholique de Louvain, 1980.