Une définition en quelques mots
Dès l’été 1940, des hommes et des femmes se concertent pour organiser la lutte contre l’occupant. Ce combat prend d’abord des formes non violentes (presse clandestine, récolte de renseignements, aide aux personnes pourchassées par l’occupant) avant de s’étendre à partir de 1942 à la lutte armée. À cette époque, la Résistance est encore limitée à quelques centaines de petits groupes concentrés dans les grandes villes du pays et dans les régions industrielles de Wallonie. À l’été 1944, elle rassemblera entre 100.000 et 150.000 personnes de tous milieux dans l’ensemble du pays, malgré une répression de plus en plus féroce. Divers éléments concourent à ce processus.
Articles principaux
Des hommes et de femmes refusent l’occupation du pays par l’Allemagne nazie. De ce rejet, naît une volonté de lutte traduite par des actions clandestines destinées à nuire à l’envahisseur et aux milieux qui le soutiennent
Pourquoi résister?
Les raisons de résister sont multiples. Elles vont de la défense de valeurs comme le patriotisme, l’antifascisme ou la germanophobie héritée de 1914-1918 à des motivations individuelles, comme le goût de l’aventure ou le besoin de s’émanciper.
Le résistant: un profil-type
Les résistants se recrutent à tout âge, dans tous les milieux et qu’ils soient hommes ou femmes. Mais la plupart d’entre eux sont des hommes de 20 à 40 ans, plutôt issus de la classe moyenne francophone.
Les courants idéologiques de la Résistance
Les résistants sont issus de pratiquement toutes les tendances idéologiques. Mais la proportion des militants communistes est nettement supérieure à celle des résistants issus des autres courants politiques
La composition sociale de la Résistance
La Résistance touche peu à peu toutes les classes sociales. Cependant, certaines sont plus largement représentées que d'autres, ce qui peut s'exliquer par le contexte sociétal.
Les différences régionales
La pratique et l’intensité de la résistance à l’occupant divergent fortement d’une région du pays à l’autre. Divers facteurs expliquent ces différences
Services de liaison avec Londres
Les relations entre les résistants en Belgique occupée et les services belges et britanniques à Londres ne sont pas toujours aisées. Mais elles s’améliorent au fil de l’Occupation, ce qui permet aux résistants sur le terrain de disposer d’une aide précieuse
La répression judiciaire allemande en Belgique occupée
Plusieurs dizaines de milliers de Belges, dont surtout des résistants, sont confrontés à la justice militaire allemande pendant l'Occupation. D’abord relativement clémente, cette justice se fait de plus en plus implacable
Composantes sociologiques
Femmes en résistance
Dans la Résistance, les femmes jouent le plus souvent le rôle discret, mais précieux d’agent de liaison ainsi que de soutien aux nombreuses personnes pourchassées par l’occupant
Immigrés dans la Résistance
Plusieurs communautés immigrées ont, pour des raisons diverses, joué un rôle actif dans la résistance.
Autres catégories sociales et socio-professionnelles
Agriculteurs - Classes moyennes - Clergé - Enseignants - Services d'ordre - Franc-maçonnerie - Juifs - Militaires - Noblesse - Classe ouvrière - Villes et campagnes - Patronat - Professions libérales - Résistance et âge
Formes de résistance
La presse clandestine
Dès l’été 1940, et à l’exemple de 1914-1918, des individus décident de réaliser et de diffuser sous le manteau des écrits périodiques échappant ainsi à la censure allemande. Plusieurs dizaines de milliers d’acteurs participeront aux plus de 675 feuilles répertoriées.
Un site de référence: https://warpress.cegesoma.be/f...
Autres titres
Le Drapeau rouge - Justice libre - La Libre Belgique Peter Pan - La Libre Belgique ressuscitée en 1940 - Médecine libre - Le Peuple - De Vrijheid - Het Vrije Woord - Le Coup de Queue - Temps nouveaux - Vrije Vaderlanders - Chut ! - Front - L’Insoumis - La Voie de Lénine - La Voix Boraine - La Liberté (Liège) - Libération (Bruxelles) - Indépendance - L’Etincelle - Le Vigilant - De Volkswil - België Vrij - De Werker - Vrij Volk
La Résistance humanitaire
Débutée spontanément à titre individuel dès 1940, la résistance humanitaire s’organise et prend de l’ampleur au fur et à mesure de la multiplication des personnes pourchassées par l’occupant, qu’il s’agisse de résistants, de Juifs ou encore de réfractaires au travail obligatoire en Allemagne
Autres dimensions
Action de la Jeunesse ouvrière chrétienne - Aide aux Juifs - Aide aux prisonniers politiques et à leur famille - Aide aux prisonniers russes évadés - Aide aux réfractaires au travail obligatoire en Allemagne - Aide aux résistants pourchassés - Aide aux soldats alliés évadés - Attaque du XXe convoi
La Résistance armée
La résistance armée se développe surtout à partir de 1942. D’abord pratiquée par le bras armé du Parti communiste, les Partisans, puis par tous les mouvements, elle prend la forme de sabotages, d’attentats, de réquisitions et, enfin, de soutien aux troupes libératrices
Récolte et transmission de renseignements
Nés dès 1940 à l’exemple de la Première Guerre mondiale, les services de renseignements parviennent à partir de 1941 à transmettre de précieuses informations aux autorités britanniques et belges à Londres.
Transmissions et lignes d'évasion
Aide aux aviateurs alliés abattus - Evasion par l’Espagne et le Portugal - Evasion par la Suisse - Liaison radio - Lignes et filières d’évasion - Passage des frontières
Motivations et valeurs
Antifascisme - L’attrait pour le communisme et l’Union soviétique - Démocratie et résistance - Esprit de solidarité - La francophilie et l’attrait pour le Gaullisme - L’impact des événements internationaux - Motivations individuelles des résistants - Patriotisme - Introduction du travail obligatoire en Allemagne - Mémoire de 1914-1918 et germanophobie - La vision des Etats-Unis
Mouvements et réseaux
Mouvements de résistance
Autres mouvements
« Aide chrétienne aux israélites » - Corps franc belge d’action militaire - Front wallon pour l’indépendance du pays - Les Insoumis - Kempisch Legioen - L100 - La Légion belge - Les Milices patriotiques - Mouvement national royaliste - Nola - Organisation militaire belge de résistance - Rassemblement national de la jeunesse - Solidarité du Front de l'Indépendance - Union des patriotes belges - Witte Brigade/Fidelio
Mouvements politiques et syndicats clandestins
Comités de libération - Comités de lutte syndicale - Jeunes gardes socialistes (unifiés) - La Main d’œuvre immigrée (MOI) - Mouvement socialiste clandestin - Mouvement syndical unifié - La Phalange de Xavier de Grunne - Le Parti catholique et Résistance - Le Parti libéral et Résistance - Syndicats chrétiens et Résistance - Syndicats socialistes et Résistance - Les Trotskystes et la Résistance
Réseaux et missions
Baboon-Othello - Bayard - Benoît - Beagle - Beaver-Baton - Boucle - Bravery - Brise-Botte - Clarence - Comète - Deuxième bureau français - FD-Ferrand - Luc-Marc - Mill - Mission Claudius/Tybalt - Orchestre rouge - Pat O'Leary - PCC/PCB - Réseaux belges de France - Rivert - Sabot - Socrate - Tégal - Tempo - Wim - Zéro - Zig - Les filières d’évacuation du courrier - Liaisons radio
Liens avec le gouvernement belge de Londres
Autres
Les agents parachutés - Le conflit Sûreté de l’Etat-SIS/Deuxième Direction-SOE - Deuxième Section/Deuxième Direction Défense nationale - Le financement de la Résistance - Fleischman Théo - Lepage Fernand - Lévy Paul - Moedwil Jan - Nicodème Jean - Le MI9 - Les missions SOE - Les missions PWE - Le SIS
Des moments forts
Résistance et vie quotidienne
Comment devient-on résistant ? - La journée d’un chef de réseau - La journée d’un clandestin - La journée d’un courrier/d’une courrière - La peur au quotidien - La répression au quotidien - Résistance et relations amoureuses - Résistance et famille - Résistance et travail - Le secret au quotidien : une vie cloisonnée
Résistantes et résistants
Autres résistantes et résistants
André Joseph - Aronstein Georges - Avaux Jules - Bal Nicolaas, dit Nic - Bastin Jules - Berei Andor - Blume Jean - Bobon Omer - Boereboom André - Bondas Joseph - Bourguignon Dieudonné - Bouriez Pierre - Bruaux René - Buch Henri - Burgers Jean - Camu Louis - Cannoot Fernand - Cassart Jean - Clerdent Pierre - Coenen Félix - Collard Paul - Colson Eugène - Coyette Jean - De Hulster Léopold - Dejace Joseph dit Théo - De Jongh Frédéric - De Jonghe Mathieu - Delfosse Antoine - de Liedekerke Philippe - Delsinne Léon - De Neef François - De Saedeleer Henri - De Troyer François - De Visscher Charles - Dipsy Raymond - Dubuisson Auguste - d’Ursel Antoine - Elias Henri - Fafchamps Joseph - Floor Idesbald - Fosty Jean - Franckson Marcel (fils) - Franckx Edouard - Gérard Yvan - Graff Ernest - Greindl Jean - Guérisse Albert - Guillery Jules - Hachez Albert - Halin Hubert - Haulot Arthur - Hauman Pierre - Hautain André - Heffinck Henri - Holender Rachel, dite Rosy - Javaux Henri - Jooris Antoine - Jooris Christian - Jooris Emmanuel - Joset Camille - Joye Pierre - Krott Albert - Lahaut Julien - Lalmand Edgar - Lambrechts Antoine - Lapaille Hubert - Larock Victor - Laude Norbert - Leclercq Robert - Leemans Joseph - Lejeune Léo - Lejour Robert - Lentz Robert - Lobet Witold - Logelain Robert - Londot Max - Losseau Michel - Lovinfosse Georges - Major Louis - Mandel Henri - Marissal Adelin - Marquet Adrien - Mertens Eugène - Meurice Joseph - Moyen André - Naus Jean - Neuman Henri - Nevejan Yvonne - Noel René - Nothomb Paul - Ochs Jacques - Pilaet Eduard - Pire Jules - Relecom Xavier - Renard André - Reniers Urbain - Reynders Henri - Rostenne André - Ryelandt Daniel - Scheyven Raymond - Siron Brutus - Sonneville Marcel - Story Henri - Terfve Jean - Thonet Victor - Tromme Camille - Van Acker Kamiel - Vanaudenhove Omer - Vanbrabant Maurice - Vandenberg Albert - Vandermies Pierre - Vandorpe Frantz - Van Extergem Jef - Van Nooten Gaëtan - Van Praag Maxime - Van Praag Roger - Vekemans Robert - Veldekens Frédéric - Verly Ferdinand - Wendelen André - Yernaux Gaston
Répression allemande
Procédure
Lieux
Résistance et société belge d'après-guerre
Bilan humain
La Résistance paie un lourd tribut à son opposition à l’occupant. Plusieurs dizaines de milliers de résistant(e)s subissent de pénibles conditions de détention et environ quinze mille d’entre eux paient de leur vie leur engagement
Désarmer la Résistance
La méfiance du gouvernement Pierlot envers la Résistance, déjà perceptible sous l’occupation, se traduit à la Libération par sa décision de la désarmer rapidement. Il en résulte de vives tensions avec le Parti communiste et les anciens mouvements clandestins situés dans son orbite
Les organisations de résistants et de prisonniers politiques après la guerre
Après l’Occupation, anciens résistants et prisonniers politiques constituent des associations. Elles ont pour but de défendre leurs intérêts moraux et matériels, mais aussi de faire pression auprès des autorités politiques en vue de sauvegarder les valeurs pour lesquels ils se sont battus
Les principales sources pour l'étude de la Résistance
Les sources pour l’étude de la Résistance datent du temps de l’Occupation, mais surtout de l’immédiat après-guerre. Elles nécessitent une approche critique rigoureuse
La mémoire
La mémoire de la Résistance évolue avec le temps et varie fortement d’une communauté du pays à l’autre. De multiples raisons expliquent ces différences
Débats et réflexions