Terme généralement utilisé pour qualifier les bourgmestres issus des partis de collaboration Vlaams Nationaal Verbond (VNV) et Rex.
Dès 1940, le VNV et Rex, deux partis de collaboration, mènent campagne pour prendre le pouvoir dans les villes et les communes. Après l'ordonnance allemande sur le vieillissement et la nomination de Gerard Romsée au poste de secrétaire général du ministère de l'Intérieur en mars 1941 débute une politique systématique de nomination de membres des deux partis aux fonctions de bourgmestre. En Flandre, le VNV ira jusqu'à occuper 70% des mandats. En Belgique francophone, Rex ne peut prendre à son compte que 12,5% mais les fusions qui résultent de la création des grandes agglomérations augmentent ce pourcentage à plus de 60% de la population de langue française.
Il y a des bourgmestres de guerre plus modérés et plus radicaux. Beaucoup de bourgmestres de guerre ajustent leur comportement dans la deuxième moitié de l'Occupation. Lorsqu'ils se rendent compte que l'Allemagne est sur le point de perdre la guerre, ils réduisent leurs démonstrations d'attachement au national-socialisme et s’ investissent dans l'aide visible qu'ils apportent à (une partie de) la population. Presque tous les bourgmestres de guerre combinent, d'une côté, la collaboration avec le système répressif allemand avec, de l'autre côté, des mesures administratives favorables à (une partie) de la population
Les peines qui leur sont infligées après la guerre varient. Certains d'entre eux sont condamnés à mort, d'autres presque aussitôt libérés. La justice militaire opère à partir d'une logique purement juridique, et met en avant l'aspect politique. L'aspect administratif est dès lors laissé à la défense, qui s'efforce de démontrer combien les bourgmestres de guerre ont été de 'bons gestionnaires'. Ce faisant, une image faussée du bourgmestre de guerre apparait en Flandre : celle d’un bourgmestre ne s’occupant pas de politique et se sacrifiant pour la population, mais qui a pourtant été victime de la répression d'après-guerre.
Wouters, Nico. Oorlogsburgemeesters 40/44: lokaal bestuur en collaboratie in België. Tielt: Lannoo, 2004
Wouters, Nico. « Steden en gemeenten ». In Knack Historia: België 40-45, édité par Bruno De Wever, Helen Grevers, Rudi Van Doorslaer, et Julia Zurné, 78‑85. Roeselaere, 2015.